Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, qui entend d�sormais se faire appeler �roi des rois traditionnels d'Afrique�, a �t� �lu hier � la t�te de l'Union africaine (UA) pour un an, lors d'un sommet de l'organisation � Addis-Abeba. Bien que la volont� de M. Kadhafi d'instaurer un �gouvernement de l'Union� conduisant � des �Etats-Unis d'Afrique� effraie bon nombre de chefs d'Etat du continent, ceux-ci l'ont �lu � la pr�sidence en exercice de l'UA, essentiellement pour des questions d'�quilibre politique entre les diff�rentes r�gions africaines. Selon la r�gle de l'UA, la pr�sidence revenait cette ann�e � l'Afrique du Nord, apr�s l'Afrique de l'Est. Et Mouammar Kadhafi �tait le seul dirigeant d'Afrique du Nord pr�sent � Addis Abeba. Beaucoup d'Africains ne voyaient pas d'un bon �il son accession � la t�te de l'UA, selon des entretiens avec des participants au sommet. Aussi, certains pays ont tent� de promouvoir une pr�sidence d'Afrique australe, d'autant que le prochain sommet se tiendra en juillet � Madagascar. En vain. Selon des sources concordantes, le Guide de la Jamahiriya libyenne a d�j� fait passer � ses pairs un message demandant � �tre d�sormais officiellement appel� �roi des rois traditionnels d'Afrique�, apr�s avoir �t� �adoub� � par un groupe de chefs traditionnels il y a quelques semaines en Libye. Il �tait d'ailleurs accompagn� au sommet par sept �rois� en costume traditionnel chamarr� parfois couvert de m�tal brillant, qui ont toutefois eu du mal � rester dans son sillage en raison des mesures de la s�curit� �thiopienne. Dans son discours d'adieu, son pr�d�cesseur � la pr�sidence de l'UA, le Tanzanien Jakaya Kikwete, a invit� ses pairs � se consacrer davantage au d�veloppement du continent. Le th�me officiel du sommet �d�veloppement des infrastructures � en Afrique � une �priorit� selon le pr�sident de la Commission de l'UA, Jean Ping� ne devait �tre abord� qu�hier apr�s-midi. �Nous consacrons beaucoup trop de temps � r�gler les conflits ou les partages de pouvoir entre nos politiciens. Il faut que nous red�finissions nos priorit�s pour nous consacrer au d�veloppement de nos �conomies (...) pour nous lib�rer de la honte qui est la n�tre d'�tre le continent le plus pauvre du monde�, a d�clar� le pr�sident tanzanien. Dimanche, les chefs d'Etat et leurs repr�sentants ont d�battu � huis clos pendant une dizaine d'heures uniquement sur le �gouvernement de l'Union� cher � M. Kadhafi. Les d�bats se sont achev�s sans grande avanc�e: les dirigeants ont simplement convenu de changer la d�nomination de la Commission, organe ex�cutif de l'UA, en l'appelant �autorit� africaine �, a rappel� M. Kikwete dans son discours avant de souligner que cela ouvre la voie � �une institution avec un mandat plus fort, de plus fortes capacit�s, qui nous dirige vers l'objectif du gouvernement de l'Union�. Prenant la parole apr�s son �lection, M. Kadhafi a �esp�r� que son mandat (serait) un temps de travail s�rieux et pas seulement de mots�, insistant sur la n�cessit� �de pousser l'Afrique en avant vers les Etats-Unis d'Afrique. Je continuerai et insisterai pour que les Etats souverains (que nous sommes) parviennent aux Etats-Unis d'Afrique�, a-t-il martel�. Cette deuxi�me journ�e de sommet, � laquelle assiste le secr�taire g�n�ral de l'ONU Ban Ki-moon, doit �galement �tre l'occasion d'�voquer les crises du continent, comme la Somalie, le Darfour, la R�publique d�mocratique du Congo, le Zimbabwe, et les r�cents coups d'Etat en Mauritanie et en Guin�e.