Les prochaines �lections g�n�rales en Afrique du Sud, qui devraient �tre les plus disput�es depuis le premier scrutin multiracial en 1994, auront lieu le 22 avril, a annonc� hier le pr�sident Kgalema Motlanthe. �Nous nous sommes mis d'accord sur cette date avec la Commission �lectorale et les chefs de gouvernement provinciaux�, a d�clar� M. Motlanthe devant le Parlement au Cap (sud-ouest). Pr�s de 22 millions d'�lecteurs seront appel�s � renouveler l'Assembl�e nationale et les Parlements des neuf provinces du pays lors de ces quatri�mes �lections g�n�rales depuis l'av�nement de la d�mocratie. Les d�put�s issus de ce scrutin �liront ensuite le pr�sident de la R�publique. Jacob Zuma, le chef du Congr�s national africain (ANC) ultramajoritaire depuis 1994, fait figure de grand favori malgr� une inculpation pour corruption. Fort d'une l�gitimit� tir�e de la lutte contre le r�gime s�gr�gationniste, l'ANC a remport� avec 62,6 � 69,7 % des suffrages toutes les �lections l�gislatives depuis 15 ans. Sa majorit� pourrait cette fois �tre �rod�e par le Congr�s du Peuple (Cope), parti form� par des dissidents de l'ANC apr�s la r�vocation fin septembre de l'ancien chef de l'Etat Thabo Mbeki. L'ANC, qui regroupe des courants id�ologiques tr�s vari�s, s'est fortement divis� ces derni�res ann�es entre partisans du populaire mais controvers� Zuma et supporteurs de M. Mbeki, dont la politique a favoris� l'�mergence d'une classe moyenne noire mais a laiss� des millions de Sud-Africains dans la pauvret�. Quinze ans apr�s la chute de l'apartheid, 43% des Sud-Africains vivent toujours avec moins de deux dollars par jour. En d�cembre 2007, M. Zuma a arrach� la pr�sidence du parti � son rival lors d'un congr�s aux allures de r�volution interne. Ses partisans n'ont alors eu de cesse de demander la d�mission du chef de l'Etat. Un jugement �voquant des �interf�rences politiques� dans les poursuites pour corruption contre leur leader � r�cemment renvers� en appel � leur a fourni le pr�texte et la direction de l'ANC a finalement ordonn� � Thabo Mbeki de quitter la pr�sidence de la R�publique en septembre dernier. Il a �t� remplac� par Kgalema Motlanthe, une figure conciliatrice qui devrait c�der la place � M. Zuma apr�s les �lections. L'ANC maintient en effet que son chef sera son candidat � la pr�sidence malgr� ses d�boires judiciaires, arguant de la pr�somption d'innocence. La semaine derni�re, un tribunal a fix� au 25 ao�t la date de son proc�s pour corruption. Rien dans la Constitution sud-africaine n'emp�che les poursuites contre le chef de l'Etat. M. Zuma est soup�onn� d'avoir accept�, alors qu'il �tait vice-pr�sident (1999-2005) des pots-de-vin d'une filiale sud-africaine du groupe d'armement fran�ais Thal�s.