La pomme de terre, l�gume incontournable dans l�alimentation de la famille alg�rienne, enregistre ces jours-ci un prix relativement faible, entre 20 et 30 DA le kilogramme, selon qu�on l�ach�te � Khemis Miliana ou A�n-Defla, le chef-lieu, o� son prix atteint m�me 35 DA, et o�, d�ailleurs, tous les l�gumes sont major�s de 20 � 30 %. Une majoration qui oblige de nombreux citoyens � se rabattre sur le march� de la ville de Khemis Miliana, qui concurrence de nombreux autres march�s tr�s approvisionn�s de la Mitidja, Boufarik, Blida, Cherchell ou Hadjout, et qui pourtant souffre de l�absence d�un march� de gros. Cependant, cette �embellie� sera de courte dur�e, pr�voient les sp�cialistes, bien introduits dans le commerce du tubercule, en amont ou en aval. Les raisons, selon eux, sont multiples. Parmi elles, celle qui a fauss� toutes les donn�es et qui est due au bouleversement climatique. En effet, juste au moment o� l�on allait proc�der � la r�colte, les champs sont devenus inaccessibles , en raison des incessantes pluies qui se sont abattues sur toute la r�gion, exceptionnellement cette ann�e. Cet exc�s d�humidit� des sols, gorg�s d�eau, a �t� on ne peut plus propice pour le �mildiou� qui a ravag� tranquillement de nombreuses parcelles en plusieurs endroits, particuli�rement celles qui ont �t� peu ou pas trait�es du tout, par souci �d��conomie� sur les frais de traitement contre �le mildiou� ou la �teigne� (papillon parasite). Il faut savoir que dans les pays grands producteurs de pomme de terre, o� pourtant il pleut jusqu'� 300 jours par an, en plus des traitements, pour �viter que les terres cultiv�es n�emmagasinent l�exc�dent hydrique, on installe tout un r�seau de drainage doubl� d�un parterre filtrant, comme dans les stades, qu�on recouvre de terre v�g�tale ensuite, une pratique non encore utilis�e chez nous ou seulement � titre exceptionnel et sur des surfaces tr�s limit�es. Aussi, � cause de ce parasite, �le mildiou�, des producteurs ont enregistr� de grosses pertes, tel le cas de cet agriculteur qui a abandonn� 17 ha arriv�s � maturit�, nous a-t-on rapport�, parce que non commercialisables, les tubercules s�v�rement atteints �tant devenus impropres � la consommation. Une aubaine pour les �glaneurs �, qui ont proc�d� � la �r�colte� pour la revendre � 10 DA le kg, et des consommateurs qui ont achet� le produit, croyant faire une bonne affaire, en ont eu pour leurs frais, les tubercules �tant atteints � l�int�rieur. Pour la culture de pleine saison, on y est. Cette ann�e, les signes avant coureurs de l�abandon de la culture de la pomme de terre font que, rapporte un importateur de semence, sur les 98 000 tonnes de semences import�es, � l��chelle nationale, 60 % seulement ont �t� �coul�s, le reste est entr� en phase de germination dans les hangars de stockage. La seconde raison, qui fait que des agriculteurs �d�crochent� de la fili�re pomme de terre, est qu�ils se sont reconvertis en c�r�aliculteurs, surtout depuis que le bl� est achet� par l�Etat depuis peu � 4 500 DA le quintal. La c�r�aliculture en outre ne n�cessitant pas de grands frais (main-d��uvre, irrigation, engrais, fertilisants et autres produits d�sherbants et traitements r�p�t�s et co�teux). C�est fort de ces indications, avanc�es autant par des producteurs que par des importateurs, qu�on pr�voit que le prix du tubercule va �flamber� d�s la deuxi�me quinzaine de mars prochain. Par ailleurs, dans le monde de l�agriculture, de plus en plus de voix s��l�vent telles celle de l�UNPA, pour sugg�rer avec insistance la r�habilitation du syst�me des coop�ratives, syst�me qui �tait en vigueur et qui a �t� �d�mont� par des r�formateurs pour affaiblir les capacit�s de production qui visent � l�autosuffisance alimentaire et maintenir le pays dans la d�pendance�. Un grand producteur de la plaine d�El Amra (nord-ouest de A�n- Defla), fervent convaincu du retour aux coop�ratives, dira : �La fili�re n�cessite une r�organisation et si chacun doit faire face, seul, aux multiples probl�mes� nous ne progresserons pas, nous devons unir nos moyens, nos efforts, si nous voulons atteindre l�autosuffisance alimentaire tant esp�r�e.�