Les membres du Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique du secteur de la santé (Snapap) rebondissent encore une fois, en observant jeudi dernier à 13h un sit-in devant le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, pour réclamer leurs droits socioprofessionnels. Le Snapap renoue, en effet, avec la protestation et réaffirme sa décision d'aller jusqu'au bout de ses doléances. Reportée à deux reprises en raison, notamment, du match décisif qui a réuni l'équipe nationale à celle de l'Egypte, le rassemblement du Snapap a finalement eu lieu, avant-hier. Un rendez-vous qui a drainé un grand nombre parmi les adhérents au syndicat venus des quatre coins du pays. Quadrillé par un dispositif des forces de l'ordre, les manifestants sont restés réunis malgré le temps pluvieux enregistré jeudi dernier, scandant des slogans hostiles à l'«injustice» exercée à leur égard. Décidés à ne pas se laisser intimider par les agissements des policiers, prêts à sévir à n'importe quel moment, les syndicalistes ont tenté tant bien que mal de faire entendre leurs revendications, soulevées à la tutelle depuis plusieurs années. Parmi les points essentiels de la plateforme de revendications du Snapap, figurent la promulgation des statuts particuliers, la révision du classement des différents corps de la santé, la régularisation des personnels vacataires et contractuels, la révision de la loi sanitaire, l'officialisation et confirmation des établissements (Epsp et EPH) issus de la dernière répartition administrative, confirmation des commissions paritaires au niveau des établissements de santé de proximité, la liberté syndicale et l'ouverture des portes du dialogue. La section santé du Snapap fustige, par ailleurs, les licenciements abusifs de certains de leurs cadres syndicaux, notamment dans les wilayas de Relizane et Annaba et demandent à ce que leur situation soit régularisée. Selon les manifestants rencontrés sur les lieux, «les directions des hôpitaux concernés refusent de les réintégrer et ce, en dépit des décisions de réhabilitation qui leur sont parvenues». Il y a lieu de rappeler que l'instruction donnée par Ahmed Ouyahia aux différents départements ministériels de ne pas appliquer d'effet rétroactif sur les indemnités des fonctionnaires, soit la circulaire n°3 du 30 a été la goutte qui a fait déborder le vase et a créé un climat de tension au sein de la corporation. Réfutant cette décision, qualifiée de ségrégation entre les différents secteurs de la Fonction publique, prise par le chef du gouvernement, le partenaire social milite pour la révision de cette note en faveur des travailleurs de la Fonction publique. Il demande, à cet effet, l'ouverture des portes du dialogue, afin de trouver une concertation pour une meilleure prise en charge des revendications des fonctionnaires. Les syndicalistes menacent, par ailleurs, de durcir le ton. Une réunion des représentants des bureaux de wilayas est prévue pour le 18 décembre, afin de décider de la suite à donner à leur combat syndical. Mais d'ores et déjà, la balance se penche vers une grève cyclique.