Le d�veloppement infrastructurel devra-t-il �tre l�unique b�n�ficiaire de l�argent public (150 milliards de dollars devant �tre engag�s durant les cinq prochaines ann�es) ou devra-t-il en b�n�ficier au m�me titre que la mise � niveau des �cerveaux� et le d�veloppement des PME ? Ch�rif Bennaceur - Alger (Le Soir) - Un colloque alg�ro-francoqu�b�cois sur l�entreprenariat et la PME alg�rienne face au d�fi de la mondialisation aura lieu, aujourd�hui et demain, � l�h�tel Hilton. Ce colloque est organis�, sous l��gide du minist�re de la Petite et Moyenne entreprise et de l�Artisanat, par l�Institut international de management (Insim), le Forum des chefs d�entreprises (FCE) et des universit�s de Paris, Montpellier (France) et du Qu�bec. A cette occasion, le Centre des �tudes strat�giques du quotidien arabophone Echa�ba invit�, hier, certains participants � ce colloque � d�battre du triptyque : mondialisation, crise financi�re et d�veloppement des PME. Abordant la gestion de la crise financi�re par les pays du Sud, l�universitaire fran�ais, chercheur � Paris Sorbonne, L�o Dayan, a appel� � valoriser les d�chets pour en faire un levier de cr�ation de richesses au niveau local. N�anmoins, il a estim� que le retour de l�Etat constitue un leurre et ne fait qu�aggraver la crise. Quant � l�universitaire qu�b�cois, Andr� Joyal, qui a minimis� de l�impact de la crise �conomique mondiale sur l��conomie qu�b�coise, il a estim� que l�Etat a �toujours� son r�le � jouer et doit �faire le m�nage� pour am�liorer l�environnement des PME dont le r�le demeure crucial. Evoquant justement les petites et moyennes entreprises, l�universitaire fran�ais, Olivier Torr�s, a estim� qu�elles sont davantage �patriotes� que les grandes entreprises et �ancr�es dans leurs territoires�. Cela �tant, il a surtout propos� l��laboration d�un classement comparatif des villes au niveau maghr�bin, voire en Alg�rie, selon le degr� de d�veloppement de l�entreprenariat, mise � niveau et appui aux entreprises, � l�instar de ce qui se fait en France. Lui r�pondant, l�universitaire et �conomiste alg�rien, le P-dg de l�Insim, Abdelhak Lamiri, a indiqu� qu�un travail en ce sens a �t� d�j� effectu� par le Centre de recherches et �tudes appliqu�es au d�veloppement (Cread). Selon le classement du Cread, les villes de Beja�a et Tlemcen viennent en t�te en termes de cr�ation et d�veloppement des PME, la capitale occupant le milieu du tableau. N�anmoins, Abdelhak Lamiri a estim� qu�en mati�re de d�veloppement des petites et moyennes entreprises, l�Alg�rie reste en retard par rapport � ses voisins. Relevant la persistance d�une culture favorable aux grandes entreprises, le P-dg de l�Insim a indiqu� que les financements bancaires sont d�di�s, entre 40 et 45 %, � des entreprises publiques � capacit� r�duite de remboursement, et entre 5 et 9 % aux petites et moyennes entreprises m�me si le fort taux de mortalit� des PME reste normal, selon lui, dans le contexte d��apprentissage�. Toutefois, Abdelhak Lamiri a tenu � observer qu�injecter encore de l�argent dans le d�veloppement infrastructurel (150 milliards de dollars durant les 5 prochaines ann�es) reste inop�rant. Car, selon lui, tant que les fondamentaux de base de l��conomie n�existent pas effectivement et que les instruments de r�gulation manquent d�efficacit�, vouloir faire du keyn�sianisme en Alg�rie rel�ve quasiment de l�impossible. Pour cet universitaire, il s�agit plut�t d�investir dans l��intelligence �conomique�, de mettre � niveau le syst�me de formation et de mettre en place une �institution cerveau� dans cette optique. Dans ce sens, Abdelhak Lamiri a sugg�r� d�investir 30 � 40 milliards de dollars dans le d�veloppement infrastructurel et autant, sinon davantage, dans la mise � niveau des �cerveaux� et des institutions.