A l�occasion du 4e anniversaire de la mort du po�te Djamel Amrani, qui nous a quitt�s un certain 2 mars 2005 � l��ge de 70 ans, la direction de la culture de la wilaya de Bouira a rendu un vibrant hommage � cet enfant de Sour-El-Ghozlane qui a consacr� toute sa vie � l�Alg�rie qu�il ch�rissait tant et � la cr�ation litt�raire et po�tique. Pour cela, des amis du po�te, ainsi que le r�alisateur d�un film documentaire sur le po�te, Boualem Kamel, ont �t� invit�s � cette journ�e comm�morative o� l�on a retrouv� �galement le d�cor install� par l�artiste Azwaw Mammeri qui accompagnait le d�funt dans chacune de ses escales pendant les soir�es po�tiques qu�il organisait au niveau des salles El-Mouggar, Ibn Khaldoun... Des po�tes d�expression fran�aise, comme Halima Lamine, arabe et amazighe ont �t� �galement invit�s, ainsi que des artistes de renom comme Abdelkader Benda�mache qui a tenu � t�moigner des qualit�s humaines hors pair qui caract�risaient le d�funt Djamel Eddine Lyes Amrani. Au niveau du hall de la maison de la culture o� a eu lieu cette manifestation culturelle de haute facture, on y trouve une exposition retra�ant le pass� militant et r�volutionnaire de feu Djamel Amrani, ses �tudes, ses souffrances, sa captivit� et les tortures qu�il avait endur�es dans la villa Susini d�Alger, le tristement c�l�bre centre de torture de l�arm�e fran�aise durant la guerre de Lib�ration nationale ; puis sa carri�re professionnelle apr�s l�ind�pendance au niveau de la Chaine III o� il animait une rubrique Diwan d�un soir, puis 10 minutes de po�sie, et, enfin, les t�moignages du grand po�te que fut le d�funt qui a laiss� un r�pertoire didactique aussi riche que vari� avec une trentaine d�ouvrages de po�sie mais aussi de r�cits comme Le t�moin publi� en 1960, ou encore de nouvelles comme le Dernier Cr�puscule sorti en 1978. En outre, dans l�exposition qui lui a �t� consacr�e, on y trouve le message de condol�ances du pr�sident de la R�publique envoy� � sa famille et � la famille artistique en g�n�ral ; l�hommage de Mme la ministre de la Culture, Khalida Toumi, et de tant d�autres artistes et �crivains talentueux qui ont tous reconnu le talent exceptionnel du po�te Djamel Eddine Ly�s Amrani. En somme, on y trouve les moments forts v�cus par l�artiste de son vivant, notamment le prix Pablo Neruda qui lui a �t� d�cern� des mains de l�ambassadeur du Chili en juillet 2004, un prix institu� par le Chili pour honorer justement l�autre grand po�te latino-am�ricain, prix Nobel de litt�rature en 1971. Cependant, tous ces vibrants hommages rendus au d�funt Djamel lors de son d�c�s contrastent avec les t�moignages ainsi que le film documentaire, l�autre moment fort de la journ�e. En effet, lors de la projection de ce film, somme toute tr�s bien r�ussi par le r�alisateur qui l�avait con�u dans le cadre de �Alger, capitale de la culture arabe�, les amis du d�funt qui avaient t�moign� dans ce film, notamment Youcef Merahi, SG du HCA et �crivain et po�te, ont regrett� le fait que le d�funt Djamel n�ait pas b�n�fici� d�une reconnaissance de son vivant, passant sa vie presque dans la solitude et l�oubli. D�autres amis du d�fu0nt ont �galement t�moign� dans ce film, � l�instar de Ighilhariz, Mgr Henri Tessier, ancien archev�que d�Alger, Jean S�nac, l�autre grand po�te que le d�funt admirait, et �galement Leila Boukli, directrice de la Chaine III qui connaissait parfaitement Djamel Amrani. Pour sa part, le d�funt Djamel parlait dans ce film des grandes figures de la po�sie � l��chelle internationale et pour lesquelles il consacrait des rubriques au niveau de la chaine III, comme Garcia Lorca, Pablo Neruda, Jean S�nac, Alain Bosquet, etc., mais aussi les po�tes en herbe en Alg�rie qu�il d�nichait et qu�il encourageait � aller de l�avant. On citera, entre autres, Tahar Djaout que le d�funt �voquait et se r�clamait de son amiti�. Enfin, dans le film, Djamel Amrani �voquait la d�cennie noire, les ann�es obscures de l�Alg�rie. Le d�funt a pass� quatre ans dans les locaux souterrains de l�archev�ch� d�Alger. Il refusait de quitter le pays. Pendant toutes ces ann�es, il continuait � animer les rubriques po�tiques et faire des ondes de la Chaine III . Des r�citals qui fixaient des milliers de gens devant leurs postes de radio pour �couter les vers �th�rapeutiques � comme avaient tenu � t�moigner dans le film plusieurs de ses anciens amis. Cependant, la s�rie d�assassinats qui avaient emport� Tahar Djaout, Hadi Flici, un grand ami du d�funt, Azeddine Medjoubi, Ahmed Aslah, que le d�funt d�crivait comme un individu plein de lucidit�, Youcef Sebti et tant d�autres amputait d�un brin de vie Djamel Amrani, le po�te sensible, l�humaniste, le patriote qui avait refus� la vie dor�e de la Suisse en 1957 en d�cidant de rejoindre le Maroc pour �tre au service de la R�volution alg�rienne. En somme, dans le film, le d�funt apparait comme quelqu�un qui �tait atteint dans son for int�rieur par la d�cennie noire ; il ne s�en remettra jamais ; il se retrouvera toujours seul. Il mourut dans la solitude un certain 2 mars 2005 � l��ge de 70 ans. Apr�s la projection de ce film, le r�alisateur a alors que l��crivain Abdelkader Benda�mache a fait un t�moignage vivant du d�funt avec qui il avait travaill� dans la radio pendant plus de 20 ans. Le directeur de la culture de la wilaya de Bouira, Aomar Reghal, a �galement rendu un vibrant hommage au d�funt qu�il avait connu � Alger. Il parlera des qualit�s humaines et du caract�re prodigieux de ce grand po�te. En 2007, lors de la manifestation �Alger, capitale de la culture arabe�, le r�alisateur Kamel Boualem a r�ussi � consacrer un film documentaire en hommage � ce grand po�te et �crivain. Cependant, la reconnaissance officielle tarde encore � venir puisque l�ENTV refuse jusqu�� pr�sent d�acheter ce film. Un signe qui en dit long sur les reniements et les d�nis dont sont victimes les enfants de ce pays qui pensent autrement, qui refusent ou qui ont refus� d��tre dans le moule de �l'hyst�rie du moment�. L�Alg�rie du peuple pourra attendre. Y. Y.