Apr�s pr�s de trois semaines d�une campagne pour l��lection pr�sidentielle unilat�rale o� les partisans du pr�sident Bouteflika n�avaient laiss� aucun espace pour leurs concurrents, les d�l�gu�s du mouvement citoyen de la wilaya de Bouira, qui avaient invit� leurs pairs de la wilaya de Tizi-Ouzou et de B�ja�a, ont organis� un grand meeting au niveau de la place publique de Bouira pour appeler les gens au rejet de ces �lections. Hier donc, les d�l�gu�s de la wilaya de Bouira venus d�El-Esnam, Bechloul, Bouira, M�chedallah, Raffour et Ath-Mansour, ainsi que les d�l�gu�s de Tizi-Ouzou conduits par Bela�d Abrika ont, pendant plus de deux heures, expliqu� aux centaines de personnes venues surtout des communes limitrophes comme Ha�zer, Ath-La�ziz, Taghzout et El-Esnam mais aussi, de Bouira, la position du mouvement citoyen et les raisons du rejet de l��lection pr�sidentielle. Ainsi, tous les d�l�gu�s qui ont pris la parole, �taient unanimes � dire que ces �lections, cousues de fil blanc, Bouteflika les avait remport�es le 12 novembre dernier lorsque, avec la complicit� des repr�sentants des deux chambres, il avait proc�d� � la violation de la Constitution en assassinant l�un des piliers de la d�mocratie, celui de la limitation des mandats pr�sidentiels. Aussi, selon Bela�d Abrika, le rejet de l��lection pr�sidentielle est plus qu�une exigence de l�heure, une occasion pour toutes les forces vives de la nation o� qu�elles soient � travers le pays, et qui se sont exprim�es pour le changement, afin de conjuguer leurs efforts et permettre, apr�s le 9 avril, de monter un front uni et rassembleur pour imposer une Alg�rie d�mocratique, plurielle et sociale, seul � m�me de faire face au syst�me actuel bas� sur l�argent sale, l�impunit� et la corruption. Revenant sur les d�clarations de Bouteflika � Tizi- Ouzou o� celui-ci �avait organis� un meeting qui a n�cessit� une mobilisation de plus de 15 000 policiers �, Bela�d Abrika a d�clar� que Bouteflika devra lui-m�me �tre jug� comme premier responsable de la mort des 126 martyrs du Printemps noir. �Pendant plusieurs mois, les gendarmes tuaient des jeunes et le pr�sident continuait � ignorer les �v�nements et � voyager. Non, ce qui s�est pass� �tait un g�nocide pr�m�dit� dont l�un des commanditaires �tait Bouteflika�, dira entre autres Bela�d Abrika qui fustigera, au passage, le pouvoir actuel qui, avec les m�mes r�flexes archa�ques, a impos� � la cha�ne de tamazight des films �gyptiens doubl�s en tamazight. Au sujet des promesses de Bouteflika, concernant la cr�ation d�une acad�mie berb�re et d�un haut conseil pour tamazight, l�orateur dira que les deux d�crets �taient fin pr�ts depuis 2006 et que Bouteflika les a cach�s dans son tiroir pour les sortir aujourd�hui comme carte �lectorale. Enfin, les d�l�gu�s pr�sents ont rappel� � Bouteflika que la r�conciliation entre le pouvoir central et la Kabylie ne pourra se faire ni avec l�argent sale ni avec les fourberies mais avec le jugement des commanditaires et des assassins de Matoub Loun�s et des 126 martyrs du Printemps noir. En somme, l�espace d�une matin�e, la place publique de Bouira a retrouv� ses couleurs d�antan avec des chansons �ternelles de Matoub et d�A�t Menguellat, et a �galement vibr� aux cris de �ulac l�vote, ulac� et autres �Pouvoir assassin�. Signalons � la fin que le dispositif de s�curit� s�est fait tr�s discret, et le meeting s�est d�roul� sans aucun heurt.