Alors que le clonage n��tait que fiction il y a seulement quelques ann�es, le voici devenir une r�alit� approuv�e par les Etats. Loin de l�, dans mon constat r�el, je ne vais absolument pas commenter ou critiquer cette nouvelle m�thode scientifique dont les avantages sont multiples dans la ma�trise g�n�tique de certaines pathologies idiopathiques. Ou encore le clonage � caract�re �conomique bas� sur le choix de certains g�nes de productivit� chez les animaux (s�lection, ...). Mais je mettrais longuement en �vidence le clonage � distance des cerveaux et des caract�res. Mon constat amer, tir� du v�cu, se voit malheureusement se g�n�raliser � travers les fronti�res dans tel ou tel point de la plan�te, dans un univers o� la mondialisation n�ob�it � aucune limite territoriale sans distinction aucune. Et je plains sinc�rement beaucoup �les ma�tres de la plume� de ne pas �tre vers�s suffisamment et abondamment dans ce contexte pour combattre d�une fa�on continue ce fl�au macabre. Vous me rejetteriez peut-�tre la balle, mais mon domaine est autre que r�pandre l�information (laiss�e � qui de droit), et mes interventions r�centes �a et l� ne sont que de simples et modestes tentatives dans un domaine laiss� vague. Comme j�ai toujours orn� mes �crits d�histoires et le�ons de vie r�elles, je vous citerai un bref passage des ann�es noires en Alg�rie, d�o� en d�coulerait le c�ur du sujet trait�. C�est un passage certes de 10 � 15 minutes d�un temps pass�, mais o� les cons�quences restent une �ternit� et se transmettent de g�n�ration � une autre (d�o� le titre : clonage par les temps !). Et comme ce temps fugitif fait bien les choses, je me retrouve malgr� moi t�moin d�une situation d�avant et d�apr�s. Le futur que je craignais il y a de cela 17 ans, se concr�tisa h�las. Un certain jour du mois d�octobre de l�ann�e 1992, et apr�s une nuit houleuse (comme ses semblables d�ailleurs), je sortais craintif de chez moi pour rejoindre mon travail d�une n�cessit� vitale. A mon �tonnement, j�ai vu une t�te humaine pos�e au milieu d�un carrefour ; les automobilistes, respectant les r�gles du code de la route, tournaient autour de cette chose (t�te !), en veillant � respecter les priorit�s sans l�assistance d�un agent de l�ordre public... Cependant, le fait marquant dans tout �a : � la vue de cette partie du corps humain (t�te !), trois (3) gamins dont les �ges, oscillaient entre 6, 8 et 10 ans, se pr�cipit�rent vers cette chose et us�rent d�elle comme d�un ballon, pour faire un �dribble�� Les adultes ici pr�sents se r�jouissaient de ce �match� sans nulle contestation !? N�ayant pu supporter ce geste inhumain, j'ai couru en criant en direction de ces �innocents� afin de les sommer de s��loigner de cette t�te sans vie. Sous mon insistance solitaire, les trois enfants finissaient par s�en �loigner, d��us que je les emp�che de terminer leur match. A cet instant m�me je me suis dit : �Que peut-on attendre de ces enfants (de cette g�n�ration) s�ils sont d�j� d�nu�s de sentiments � cet �ge ? Qu�adviendra-t-il dans 10 � 20 ans ?� Et, malheureusement, la r�ponse, je l�ai au temps pr�sent. Le v�cu d�aujourd�hui se passe de tout commentaire comme il se passait de tout sentiment. La banalisation du crime est devenue r�alit� et la r�gle �la fin justifie les moyens� s�enrobe d�un sens qui n�est plus le sien. A qui doit-on en vouloir ? Les ma�tres de la plume ou du pouvoir ? Pourquoi avoir laiss� ternir ces agissements au su et au vu de tous ? Pourquoi n�avoir pas pens� � encadrer et sauvegarder cette g�n�ration et cette enfance ? Pourquoi toutes ces plumes qui versent dans le �qui-tue-qui ?�, le comment et le pourquoi, l�islamisme int�griste, le terrorisme intellectuel, le pouvoir,� sans, par contre, traiter le fond et r�fl�chir au futur pendant que le pr�sent �tait encore pr�sent ? On en arrive, de par les temps et les �v�nements � travers le monde (le v�cu alg�rien n�est gu�re une exception, ni encore moins un spectacle !), � un clonage volontaire des cerveaux pr�ts � tuer de sang froid. Un gamin qui manipule la chair humaine, sans peur ni r�action naturelle, est capable d�en sucer le sang � l��ge adulte. Qui est responsable de cette d�cadence de l�existence ? Dans un pass� lointain, les metteurs en sc�ne s�impr�gnaient de la fiction pour r�aliser un film. Mais de nos jours, le travail est plus simple car la r�alit� est �loquente !