Passer quelques jours de d�tente au bord de la mer serait-il devenu un luxe que seuls les plus nantis peuvent se permettre ? A priori, oui. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Si pour certains l��t� rime avec soleil, pour d�autres c�est plut�t maison et t�l�vision. Manque de moyens, de lieux de d�tente, l�approche du mois de Ramadan� Cette ann�e, ils sont moins nombreux, ceux qui partent en vacances. Le budget vacances co�te �norm�ment, ce qui dissuade beaucoup quant � opter pour cette �culture�. Les Alg�riens sont de plus en plus rares � s�offrir le luxe de partir en vacances. A l�int�rieur ou hors du pays, les vacances leur sont inaccessibles. La capitale, g�n�ralement vide au mois d�ao�t, ne l�est pas cette ann�e. Dans les rues comme dans les transports, il y a autant de monde que durant le reste de l�ann�e. La cause ? Les Alg�riens sont nombreux � �tre contraints � rester chez eux. Rester clo�tr� dans son appartement ou fl�ner dans sa cit�, tel est d�sormais le seul choix qui se pr�sente � cette cat�gorie d�Alg�riens. M�me pour ceux qui travaillent pendant toute une ann�e, il n�est pas �vident de pouvoir se permettre quelques jours de d�tente. La chert� de la vie a fait que le fonctionnaire arrive difficilement � boucler ses fins de mois. Programmer des vacances m�me � l�int�rieur du pays est devenu quasiment impossible. �Une petite semaine en Turquie co�te 10 millions de centimes. Un montant que je souhaite investir dans un autre projet. Pour un fonctionnaire comme moi, �conomiser une telle somme me co�terait beaucoup de sacrifices. Il faudrait se priver toute une ann�e de tout pour se permettre une sortie � l��tranger� nous dira Amir, un jeune fonctionnaire. �Je suis p�re de deux enfants, scolaris�s, ma femme et moi travaillons comme fonctionnaires dans une administration, nos deux salaires nous permettent juste de nous mettre � l�abri du besoin ; partir en vacances, ce n�est m�me pas dans notre programme�, nous a confi� un citoyen rencontr� dans les rues du quartier populaire de Belouizdad, � Alger. Samira, une jeune femme qui se promenait dans les rues de la capitale avec ses amies, dira : �Je suis contrainte de rester chez moi. Je n�ai pas assez de moyens pour partir � l��tranger. Et pour des vacances � l�int�rieur du pays, on ne trouve m�me pas de lieux o� pouvoir passer des vacances agr�ables�. La plage, qui reste la derni�re consolation des Alg�riens, a elle aussi �t� d�sert�e par certains. Des jeunes rencontr�s � la rue Hassiba-Ben-Bouali nous diront qu�ils ont pour habitude de passer leurs week-ends dans les plages alg�roises. Et d�ajouter : �Avec l�apparition de cas d�infection dermatologique rapport�s par la presse, nous ne voulons prendre aucun risque�. Cependant, si le facteur finance reste le motif qui prive beaucoup d�Alg�riens de vacances, pour cet �t�, un autre facteur a fait que les vacances soient zapp�es. Il s�agit du Ramadan. Le prix � payer pour passer des vacances d�passe largement les capacit�s financi�res de la plupart des Alg�riens. Des vacances hors de port�e des simples travailleurs qui doivent d�j� trimer pour la prochaine rentr�e scolaire et le mois de Ramadan. Plusieurs personnes interrog�es disent ne pas pouvoir prendre de vacances � cause de la co�ncidence de l��t� avec le mois sacr�. Les vacances sont plut�t r�serv�es � une minorit� d�Alg�riens.