La rentr�e scolaire ne s�annonce pas sous de bons auspices pour le lyc�e colonel Mohand-Oulhadj de Bouzegu�ne o� trentehuit travailleurs, sur les soixante-douze que compte l��tablissement, s�appr�tent � entrer en gr�ve illimit�e � compter du 16 septembre. Les travailleurs exigent le d�part du proviseur auquel il est reproch� le non-respect de l�engagement sign� le 3 mai devant le directeur de l��ducation, faisant, selon eux, fi des termes de l�accord avec en prime une escalade dans ses rapports avec les travailleurs et une recrudescence dans son comportement revanchard. Le conflit larv� entre le proviseur et une frange des enseignants ne date pas d�aujourd�hui, ce qui avait n�cessit� le d�placement de quatre commissions d�enqu�te en 2008/2009. Un paradoxe pour cet �tablissement qui collectionne les bons r�sultats au bac, chacun revendiquant de son c�t� cet acquis. Le pr�avis de gr�ve d�pos� par les travailleurs � la DE de Tizi- Ouzou fait r�f�rence aux correspondances ant�rieures dans lesquelles il est demand� le d�part du proviseur si la confiance ne revient plus entre les �l�ments de la famille scolaire et que le travail devient de ce fait impossible avec ce responsable accus� d�abus de pouvoir. Les termes de l�accord convenu entre eux et leur proviseur par le biais d�un PV contresign� par les trois parties (le directeur de l��ducation, le proviseur et un repr�sentant des enseignants) pour mettre un terme au conflit et r�sum�s pour nous par les professeurs traitent d�une vingtaine de points tous li�s � l�organisation et aux relations de travail et tir�s d�une plateforme de revendications des enseignants. Des enseignants qui affirment en apart� que le proviseur a rompu ce contrat moral en se vengeant lors de l��laboration des fiches de rendement p�dagogique sur ceux d�entre eux qui avaient accompagn� les mouvements de protestation en leur octroyant de maigres notes p�dagogiques et administratives et en surnotant ceux qui le soutiennent. Les professeurs reprochent � leur responsable de faire fi de la r�glementation et d�agir de fa�on unilat�rale sur des questions coll�giales comme la cr�ation l�ann�e derni�re de classes d��lite en 2e AS, l��laboration des calendriers des devoirs et des compositions sans les aviser, le non-respect du calendrier des r�unions de coordination, le nonaffichage des correspondances administratives et internes, la nonapplication de la r�glementation concernant les retards et les absences, la discrimination, la d�livrance des bulletins avant la tenue des conseils de classes, le bafouement des relations de travail et la liste est longue� C�est toute une autre version des choses que tient le proviseur qui, rejetant en bloc les griefs qui lui sont reproch�s, affirme d�embl�e que les travailleurs acquis � la gr�ve ne repr�sentent que la moiti� de l�effectif des travailleurs du lyc�e soit 38 sur 72 et une �galit� parfaite s�agissant des professeurs, ce que les protestataires infirment en soutenant qu�une trentaine de professeurs sont acquis � la gr�ve contre une douzaine seulement par crainte de repr�sailles. Le proviseur affirme par ailleurs qu�il n�existe aucune esp�ce d�engagement en ce sens que, selon lui, un �tablissement est g�r� par une r�glementation, des textes clairs et pr�cis non par �el ijtihad� et qu�il n�est de ce fait destinataire d�aucune instruction officielle lui sugg�rant une autre fa�on de travailler. Et si engagement il y a, soutient-il, c�est eux qui l�ont empi�t� en organisant � la rentr�e une r�union sans aviser l�administration. Selon lui, seul le point relatif � la cr�ation de classes s�lectives de 2e AS a �t� remis en question faute de compr�hension de la port�e de l�initiative qui a port�, selon lui, ses fruits puisque, soutient-il, seuls 3 doublants ont �t� enregistr�s en lettres sur 66 �l�ves. Il affirme que les circulaires sont affich�es et celles int�ressant une frange de fonctionnaires sont port�es directement � la connaissance des int�ress�s. Exhibant quelques fiches d��valuation, il affirme que la prime de rendement est calcul�e sur la base du bar�me en vigueur et que la fiche est communiqu�e aux int�ress�s pour signature. Il arrive que l�enseignant ne signe pas et une mention le signale alors. Egrenant les excellents r�sultats de l��tablissement, il s�insurge sur le fait que ces professeurs aient anticip� n�gativement sur ses intentions concernant le travail de la rentr�e. �Qu�on prouve un seul cas de d�passement�, mart�le-t-il en concluant qu�il n�a jamais travaill� en dehors de la r�glementation. Loin de d�col�rer et soutenant que leur responsable �ne changera jamais�, les gr�vistes entendent quant � eux maintenir la protesta jusqu�� la satisfaction de leur revendication. �Qu�il parte, d�t-il �tre affect� au minist�re, mais il n�est plus question de continuer � travailler avec lui dans ces conditions�. De leur c�t�, les parents s�inqui�tent pour l�avenir de leurs enfants qui risquent de faire les frais de ce conflit.