Devant les europarlementaires, le chef de la diplomatie �gyptienne a voulu donner au Caire plus d�importance qu�il n�en a. Dans un pr�ambule pr�sent� � la commission �Proche-Orient� du Parlement europ�en, Ahmed Abou El Gheit a offert un dr�le de package. Il a parl� de Palestine, de fa�on nette, transparente, de Corne d�Afrique, de piraterie en Somalie, de �60%� d��nergie qui transite par le Moyen- Orient, d�Union pour la M�diterran�e. Les eurod�put�s ne l�ont questionn�, dans leur majorit�, que sur Isra�l, la Palestine, Ghaza. Beaucoup d�entre eux ont �t� plus directs, plus offensifs et plus francs que Abou El Gheit sur le dossier des colonisations isra�liennes, de la trag�die des pauvres gens de Ghaza et de la fermeture � par l�Egypte � de son couloir gazaoui. Le relex �gyptien a parl� dans la pure tradition moubarakienne. Il a offert ses services � l�UE pour des besognes pas du tout honorables, r�duit les blocages de l�Union pour la M�diterran�e � une affaire de secr�tariat technique � mettre en place. A entendre Abou El Gheit, on avait l�impression qu�il suffisait de laisser Le Caire s�occuper de tout, de le payer � substantiellement � et tout rentrerait dans l�ordre. Pas dupes du tout, les Europ�ens sont rest�s sceptiques. M�me si la grenouille �gyptienne voulait se faire aussi grosse qu�un b�uf. Dans les coulisses, pourtant, d�int�ressantes choses ont �t� abord�es. D�s l�arriv�e du ministre �gyptien dans la capitale belgo-europ�enne, des gorges profondes ont parl� aux journalistes. Il en ressort que Bruxelles n�a pas souhait� que Abou El Gheit s�adresse aux m�dias. Ni avant ni apr�s son audition par les d�put�s des 27. Ils n�ont pas accept� que le repr�sentant de Moubarak sorte du cadre pour lequel il �tait � Bruxelles. Pour la raison bien simple que l�UE ne veut pas de houle anti-alg�rienne � partir de son territoire. De peur de d�rapages cairotes qui auraient des cons�quences f�cheuses. La pr�sence en Europe d�une forte immigration alg�rienne partout dans le Vieux-Continent (France, Allemagne, Italie, Belgique, Royaume-Uni, Pays-Bas, Espagne�) qui pourraient en cas de provocation �gyptienne s�en prendre aux int�r�ts de ce pays en Euroland. C�est la premi�re raison. L�autre est tout de m�me les relations entre Alger et Bruxelles. N�en d�plaise � nos �amis� �gyptiens, Bruxelles ne veut pas sacrifier ses int�r�ts avec Alger pour les beaux yeux de Hosni Moubarak.Tard dans la soir�e, j�ai appris que l�Egypte a d�croch� un �contrat� de la part de l�UE. Recevoir avec faste et c�r�monie grandiose le soldat Shahit que le Hamas va �changer contre plusieurs prisonniers palestiniens. L�Egypte sera, encore une fois, le matelas sur lequel dort paisiblement Isra�l. Vendredi prochain, tirage au sort de la Coupe du monde 2010. �Oum- Eddounia� n�y sera pas. On ne peut pas manger � tous les r�teliers. Ni, encore pis, �manger le r�telier� pour reprendre une expression ch�re � N. Boukrouh, ex-ministre alg�rien�