Le deuxi�me festival local de la musique et de la chanson kabyles s�est achev� en apoth�ose dans la soir�e du mardi 8 d�cembre 2009 � la maison de la culture de B�ja�a avec la participation de la diva Nouara et le maestro Medjahed Hamid. Une ambiance festive riche en couleurs o� chant lyrique kabyle, po�sie et conf�rences-d�bats ont rythm� les soir�es des B�jaouis tout au long de la semaine allant du 3 au 8 d�cembre 2009. Le rideau de cette deuxi�me manifestation culturelle, d�di�e cette ann�e � la diva kabyle Nouara, et � un autre monument de la chanson, surnomm� le rossignol kabyle, Allaoua Zerrouki, s�est lev� par une prestation explosive de l�idole des jeunes de ces derni�res ann�es, Mohamed Allaoua. L�auteur du fameux tube d�di� � la gloire de la JSK Avava cheikh, dans une salle archicomble, a, durant son court passage de quelque vingt minutes � l�ouverture du festival, litt�ralement enflamm� la sc�ne. Durant la semaine, la m�me sc�ne a �t� aussi investie par Hassiba Amrouche, Rabah Asma et Karim Tiziwa qui ont, tour � tour, subjugu� l�assistance par leurs belles chansons r�p�t�es en ch�ur dans une ambiance d�lirante par leurs fans. La soir�e de ce deuxi�me festival a �t� marqu�e par la remise des prix aux laur�ats. �Il nous a �t� tr�s difficile de d�partager les diff�rents groupes en comp�tition au vu de leur bonne prestation et la qualit� de leur production. La prestation de chaque troupe sur sc�ne, l�esth�tique, la voix, les textes et la musique ont �t� autant de param�tres pris en consid�ration dans la d�signation des laur�ats�, a expliqu� le pr�sident du jury, Rachid Saouli, chef de l�Orchestre symphonique national. Le groupe Mazel de B�ja�a dans le genre moderne a d�croch� le premier prix, suivi par le groupe Numidia, dans le m�me genre. Le 3e prix a �t� d�cern� au groupe Taymet de Boumerd�s, qui a pr�sent� du folklore kabyle moderne. Les trois groupes laur�ats vont participer au Festival national de la musique et de la chanson amazighes pr�vu � Tamanrasset du 19 au 25 d�cembre prochains et qui regroupera les quatre genres, chaoui, targui, mozabite et kabyle. Les futurs laur�ats au festival de Tamanrasset participeront � une tourn�e nationale qui sera prise en charge par le minist�re de la Culture. Le gala de cl�ture qui a eu lieu en pr�sence du wali de B�ja�a, Ali Bedrici, et des autorit�s locales, dans la soir�e de mardi, a �t� anim� par les deux monuments de la chanson kabyle, Nouara et Medjahed Hamid. Bien connu pour la singularit� de son registre musical et artistique avec toujours une musique douce et chaude, le maestro Medjahed Hamid a offert un r�cital inoubliable au nombreux public qui a eu le privil�ge de se procurer le fameux s�same pour assister au gala. Nouara, qui revient � B�ja�a apr�s une absence de plus de trois d�cennies, a gratifi� l�assistance d�un floril�ge de ses meilleures chansons r�p�t�es en ch�ur par le public qui a replong� l�espace d�une soir�e dans les ann�es d�or la diva kabyle. D�s l�entr�e en sc�ne de Nouara, une alchimie unique s�est produite entre elle et le public. Malgr� son �ge, 65 ans, Nouara semble �tre en superbe forme et pr�te � �tancher la soif de ses fans. Elle aura r�ussi ainsi � tenir en haleine, durant plus d�une heure, une tr�s forte assistance constitu�e de diff�rents �ges et lui offrir des moments magiques et m�morables. Dans des d�clarations � chaud, le public conquis s�est dit �bloui par la prestation de la diva Nouara. �Elle a �t� magnifique. J�ai assist� � son gala � la salle Onamo d�Alger au d�but des ann�es 1970. Je red�couvre, presque quarante ann�es apr�s, la m�me Nouara avec toujours sa voix d�or que le poids des ans n�a aucunement alt�r�e, toujours aussi chaude et fascinante�, se r�jouissait un de ses fans � la sortie, tandis qu'une autre a trouv� le spectacle prodigieux. Nouara, tr�s �mue, a d�clar� � la fin du spectacle : �C�est un festival merveilleux. J�esp�re que le public sera au rendez-vous � chaque �dition pour d�couvrir encore d�autres artistes qu�on a tendance � oublier. C�est un devoir de m�moire. Il faut multiplier ce genre d�initiatives pour rendre hommage � nos artistes qui ont beaucoup donn� pour notre culture en g�n�ral et la chanson kabyle en particulier. La liste est tr�s longue, je ne pourrais les citer tous. Me concernant, cela me fait chaud au c�ur d�apprendre qu�on ne m�a pas oubli�e. C�est vrai que je ne suis pas venue chanter � B�ja�a depuis pr�s de 35 ans, mais sachez que je me sens chez moi � travers toute la Kabylie. Je souhaite beaucoup de r�ussite � tous les jeunes artistes. Je suis heureuse de constater qu�il y a beaucoup de gens qui travaillent pour notre culture.� Kamel Hamadi, l�une des figures embl�matiques de la chanson kabyle et parrain du festival, a qualifi� ce rendez-vous culturel de �r�ussite�. �Comme la premi�re manifestation culturelle, cette deuxi�me �dition a �t� aussi une grande r�ussite avec son propre cachet sur le plan artistique et sc�nographique. Nos jeunes ont du talent et peuvent � chaque fois relever le d�fi pour promouvoir, enrichir notre culture et la faire conna�tre au niveau mondial comme le fait si bien notre �quipe nationale�, a confi� Kamel Hamadi. Mohand Seghir Zerrouki, fils de Allaoua Zerrouki , nous a confi� que c�est pour la premi�re fois qu�il revient au pays de ses anc�tres, apr�s une absence de 57 ans, juste pour assister � cet hommage sur invitation de Kamel Hamadi. �J�ai quitt� le pays � l��ge de 17 mois et c�est la premi�re fois que je remets les pieds au pays. Je n�ai pas tellement connu mon p�re qui travaillait surtout la nuit. On se croisait tr�s rarement durant le week-end mais j��tais petit. N��tant pas de culture alg�rienne, cela me touche tr�s profond�ment en apprenant que l�on pense toujours ici � mon p�re ; je n�ai jamais imagin� avant ce jour revenir au bled. J�ai appris aussi ici au pays que mon p�re �tait aussi un moudjahid, c�est un grand honneur pour moi de l�apprendre m�me si je savais que ma m�re �tait morte les armes � la main pour mon pays. D�sormais, je reviendrai souvent�, a soulign� Mohand Seghir, le fils du rossignol de la chanson kabyle, Allaoua Zerrouki.