L�Alliance pr�sidentielle, cet attelage tripartite que Bouteflika a h�rit� de son pr�d�cesseur, a-t- elle encore des raisons d��tre ? Rien, en tout cas, ni sa composante ni son comportement, ne la pr�destine � un long avenir. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - A l�origine, c��tait autour de Liamine Zeroual que les d�cideurs avaient form� une base politique de gouvernance au lendemain des premi�res l�gislatives pluralistes du mai 1997. Le FLN, d�barrass� des �Sant�Egidiotes� de Abdelhamid Mehri, le tout nouveau-n�, le RND, que l�on a voulu une sorte de marmelade �nationalod�mocrate � et l�islamiste �l�galiste�, le Hamas de Mahfoud Nahnah, devaient, selon les concepteurs de ce que l�on a appel� la coalition gouvernementale former une esp�ce de �gouvernement d'union nationale�. Et dans ce premier gouvernement �pluraliste� d�Ahmed Ouyahia, les trois partis se sont donc partag�s les portefeuilles avec, certes, une �crasante domination du RND qui contr�lait tous les minist�res de souverainet�. Puis vint Bouteflika. D�s le 24 d�cembre 1999, l�homme donnera d�j� un aper�u de ce que sera son mode de gouvernance : dans le premier gouvernement sous son �re et qu�il confiera � Ahmed Benbitour, aucun parti ne d�tient un minist�re de souverainet�. Ce sera pratiquement la r�gle, depuis. Tous les secteurs-cl�s, � savoir la d�fense nationale, l'int�rieur, les finances, l'�nergie, la justice et les affaires �trang�res seront constamment confi�s aux hommes du pr�sident. Deux fois seulement en dix ans, Ouyahia et Belkhadem �sauveront l�honneur� des partis politiques pour ainsi dire, en occupant, l�un le poste de ministre de la Justice et l�autre celui des Affaires �trang�res. �Je suis le candidat de l�arm�e, et je ne voulais surtout pas avoir un fil � la patte ni avec les partis politiques ni avec la soci�t� civile�, reconnaissait Bouteflika d�s son accession au pouvoir. Parole tenue d�ailleurs ! R�duisant de fait �le tr�pied � FLN-RND-MSP � une sorte de comit� de soutien de luxe � Bouteflika. Ces trois partis, qui d�tiennent l��crasante majorit� au Parlement, se suffiront d�s lors � des approbations m�caniques de tout ce qui �mane de l�Ex�cutif en attendant la prochaine �lection pr�sidentielle, comme en 2004 et 2009, pour porter r�ellement ce titre �d�Alliance pr�sidentielle�. Entre-temps, c�est une concurrence sans �tat d��me, tant m�diatique, id�ologique que politique. Aussi, et pour r�duire la chose � sa juste valeur, c�est-�-dire un simple troph�e juste bon pour la symbolique politique, Bouteflika chamboule les usages : chaque fois qu�un parti, le RND puis le FLN prend la majorit�, il est s�r de perdre la... chefferie du gouvernement !