Cet album est un floril�ge de douze morceaux musicaux, puis�s des diff�rents registres de la musique alg�rienne. �Je t�adore depuis des ann�es. � ma gazelle cesse de m�abandonner, car ta s�paration est am�re. Seigneur, ton amoureux se pla�t � affectionner ton orgueil. Et m�me dans le r�ve, il t�admire langoureusement.� C�est par cette strophe d�un �robi alg�rois intitul� Ili sine �dida nehwak, qu�on d�couvre le nouvel album baptis� S�r�nades de Farid Khodja, ou l�assortiment enchant� de cantates. Un titre que lui a sugg�r� Bouabdellah Zerrouki, le r�alisateur de l�enregistrement. Cet album est un effectif floril�ge de douze morceaux musicaux, puis�s dans la musique alg�rienne que Farid Khodja a soigneusement s�lectionn�s, tentant par-l� de satisfaire aux exigences des m�lomanes dont la revendication de l�esth�tique va crescendo. Le chanteur blid�en qui aime charmer ses admirateurs a tout fait pour cela, mais on le saura davantage lorsqu�on aura �cout� cette compilation qui tire sa s�ve du melhoun dans son contexte profane. Les paroles tir�es des madrigaux de po�tes sybarites vont manifestement plaire. C�est ainsi qu�il roucoulera sur un air mesur� Ya �chaq ezzine sa�dou men fel qalb hzine (O pr�tendants � la beaut�, aidez celui dont le c�ur est triste), suivi d�un khlas empreint de m�lancolie puisque le po�te avoue son effondrement par la faute du d�dain de sa dulcin�e. Il d�clare tant�t el houbou rah fnani (l�amour m�a an�anti) et tant�t ennoum hrem �yani(le sommeil a fui mes yeux). La deuxi�me partie de cet album �picurien, d�autant que les paroles sont l��uvre du po�te Boumediene Bensahla, renvoie � une histoire amoureuse v�cue par celui-ci avec sa belle Bedra qui a �t� pour beaucoup dans sa lib�ration de la prison, peine que lui a inflig�e le bey d�Oran. Louma el fdhoul ya �djbi wech eddani, hetta lqit kahl essalef Bedra (n��tait ma curiosit�, pourquoi serais-je all� jusqu�� rencontrer Bedra, celle qui poss�de des tresses de cheveux noirs), est le titre de cette sensuelle qacida faisant l��loge de la beaut� de Bedra jusqu�� dire d�elle : men khed�ha eyfout el hlal el �chra (de sa joue �mane une lueur d�passant celle du croissant de dix jours). Refusant de se restreindre uniquement au corpus national, Farid Khodja va enjamber les fronti�res alg�riennes pour s�essayer dans le melhoun marocain. Ce registre musical, il va tout simplement l�appeler moughrabi pour �viter de l�inscrire dans le cha�bi, vocable donn� � ce genre populaire par El-Boudali Safir en 1946. D�s lors, Khodja s�attaquera aux grands classiques chant�s avant lui par Khlifa Belkacem, El-Hadj El- Mahfoud et El-Hadj Menouar. Il reprendra respectivement Mess��d dhak enhar Djani bechar (heureux est ce jour o� est venu le porteur de bonnes nouvelles) du po�te cheikh Abdelwahab, salef mekmoulet el bha (les nattes de la beaut� parfaite) du po�te Benali et lik nechtki qessat hali (c�est � toi que je livre l�histoire de mon cas) du po�te El-Hadj El-Fdhoul El- Mernissi. Khodja cl�turera son album par Ya nass El Youm Rit �dra(� gens d�aujourd�hui, j�ai vu une belle fille), morceau hawzi d�un po�te tlemc�nien.