Les scandales �conomiques en s�rie agiront-ils en tornade puissante qui ferait s��crouler le gouvernement ou, du moins, pr�cipiterait son remaniement qui, pour avoir �t� maintes fois annonc� imminent, est de plus en plus guett� par les observateurs politiques ? Sofiane A�t-Iflis - Alger (Le Soir)- Apr�s avoir �branl� les secteurs des travaux publics et de la p�che, le scandale prend de la hauteur et de l��paisseur et se niche � Hydra, aux portes du minist�re de l�Energie et des Mines. Avec cette visiblement grosse affaire Sonatrach, Chakib Khelil est le troisi�me ministre de la R�publique qui voit le scabreux planer sur son d�partement. C�en fait beaucoup pour un gouvernement qui a manqu� de vigilance au point de ne pas avoir vu la corruption s�organiser au sein m�me des cabinets minist�riels. Les affaires de l�autoroute Est-Ouest et du thon, instruites par les tribunaux, r�v�laient d�j� cette nonchalance gouvernementale que l�on mesure aujourd�hui assez grave avec ce scandale qui �clabousse la Sonatrach. Que le ministre de l�Energie et des Mines, tout comme avant lui ses homologues des travaux publics et de la p�che et des ressources halieutiques, jure avoir pris connaissance de l�affaire Sonatrach par le biais de la presse, c�est dire au m�me moment que le commun des Alg�riens ne le met pas au-dessus du reproche. C�est tout de m�me sous son magist�re que la gangr�ne a pris dans le poumon de l��conomie nationale, un secteur qu�il a � charge. Amar Ghoul, le ministre des Travaux publics, et Sma�l Mimoun, le ministre de la P�che et des Ressources halieutiques, ne sont pas �galement audessus du reproche. Eux, peut-�tre, plus que Chakib Khelil, �tant donn� que c�est dans leurs cabinets respectifs que le roussi a senti fort. Se peut-il qu�un chef de cabinet d�un ministre ou un secr�taire g�n�ral de minist�re malversent autant et de la sorte sans que cela �veille les soup�ons, surtout dans un gouvernement qui, dans le discours et le communiqu�, passe pour �tre le chantre de la lutte contre la corruption ? De n�avoir pas su renforcer les garde-fous � m�me de pr�venir, voire �viter ces scandales en s�rie, le gouvernement a failli. Comme il a failli dans sa gestion de la campagne de vaccination contre le virus grippal AH1N1, dit grippe porcine. ` L�on sait qu�� force d�avoir multipli� les contradictions, le d�partement de Sa�d Barkat a vu sa campagne pour la vaccination produire l�exact contraire de ses attendus. La question qui vient � l�esprit, l�gitimement, tout cela consid�r�, est de savoir s�il d�coule de la sagesse et de la clairvoyance politiques de maintenir encore en place le gouvernement tel que charpent�. Ailleurs, pareil t�tonnement gouvernemental aurait vite induit un remaniement, voire un changement int�gral. A plus forte raison lorsque, � la d�sastreuse gestion d�une op�ration int�ressant la sant� publique se greffent des affaires scabreuses telles que celles de l�autoroute Est-Ouest, du thon et de la Sonatrach, la derni�re en date. Il y a, de l�avis des observateurs, vraiment motif � signifier � l��quipe Ouyahia sa fin de mission, du moins � op�rer quelques renouvellements partiels. Mais ces m�mes observateurs avertissent qu�il ne servira absolument � rien de renvoyer un ex�cutif et en installer un nouveau si les m�canismes pr�valant � la nomination du gouvernement demeurent les m�mes. C�est l� toute la probl�matique pos�e.