A peine deux mois apr�s leur grande et explosive explication d�Omdourman, au Soudan, les �quipes nationales alg�rienne et �gyptienne de football vont devoir de nouveau croiser le fer, � Benguela, en terre angolaise. Pour les deux teams, qui animeront jeudi l�une des deux demi-finales de cette 27e �dition de la CAN, la confrontation est sp�ciale. Au-del� de la pr�tention au troph�e, il s�agit, pour l�un, de confirmation et pour l�autre de rachat. Sofiane A�t-Iflis Alger (Le Soir) - Cardiaques et tendus s�abstenir. C�est la moindre des recommandations � faire aux f�rus de la balle ronde mais surtout aux inv�t�r�s supporters des Fennecs. Le match, en effet, sera tout sauf un spectacle ordinaire. Il se jouera sur le rectangle vert, certes, mais aussi sur le terrain de l��motion. La victoire, de quelque c�t� qu�elle sera, aura une saveur particuli�re, tant les d�bordements �motionnels la pimenteront. Il y a de cela deux mois, l��quipe alg�rienne de football barrait la route de Johannesburg � l��quipe �gyptienne qui, jusqu�� l�explication de Khartoum, se consid�rait plus l�gitime � repr�senter le continent dans les joutes sud-africaines, double d�tentrice qu�elle est de la Coupe africaine. L��gypte, pour pr�tendre � ce leadership footballistique au niveau du continent, usera malheureusement, mais en vain, de subterfuges extrasportifs, dont le plus grave fut le caillasse du bus des Verts. Le manquement � l��thique sportive ne fut d�aucun secours pour l��quipe �gyptienne qui a vu les Verts prendre avec brio et sans bavures son ticket pour le Mondial. Cependant, le match ne s�est pas termin� au sifflet final de l�arbitre. Les �gyptiens, sportifs et politiques, ont trouv� mati�re � jouer les prolongations, sur un tout autre terrain. Celui de la pol�mique et de l�invective. On aura tout vu et entendu sur les cha�nes de t�l�vision satellitaires �gyptiennes. De tout ce qui malmenait notre fibre nationaliste. La crise diplomatique n��tait pas loin. Pour certains, on �tait en plein dedans. Les �gyptiens avaient du mal � admettre que les Alg�riens leur ravisent et la vedette et la qualification au Mondial. Ils ont dit tout le mal qu�ils pensaient de nous. Exag�r�ment. Leur d�faite leur a �t� indigeste, tant elle remettait en cause bien des calculs politiques. Il a fallu des mois pour que leur fi�vre de pol�mistes tombe un peu, aid�s en cela, il faut le dire, par les performances de leur �quipe nationale en Coupe d�Afrique des nations. Or, ne voil�-t-il pas que la providence met encore une fois cette �quipe des Fennecs sur leur chemin ! Une �quipe qui a d�montr� sur le terrain de jeu que son statut de mondialiste n�est nullement usurp�. Ce que, au demeurant, les �gyptiens ont fini par admettre. La victoire des Alg�riens contre les Ivoiriens a �t�, par endroits, salu�e en �gypte. Signe de reconnaissance a posteriori, de la valeur du onze alg�rien. D�ailleurs, la chronique m�diatique �gyptienne ne s�affiche plus dans la diatribe � l�encontre de l��quipe d�Alg�rie. Elle s�est r�solue � admettre que les victorieux d�Omdourman n�ont pas le souffle court. Les Fennecs ont forc� leur respect, pour ne pas dire la crainte des Pharaons. Aussi, la rencontre de jeudi prochain est un match tout autre, comparativement au match de Khartoum. L��motion y est, certes, mais pas l�attitude hautaine que les �gyptiens ont affich� jusque-l�. N�emp�che, cependant, que le match sera entour� d�une attention et d�une tension particuli�res. Les �gyptiens, qui courent � conserver le troph�e gagn� deux fois de suite, joueront avant tout leur match revanche. Les Alg�riens, qui ne crache pas sur une cons�cration continentale, joueront, eux, leur match confirmation. Un match qui se jouera sur le rectangle vert et non entre pol�mistes. Car, les �gyptiens qui ont jou� aux provocateurs ont fini par mettre de l�eau dans leur vin. Ils ont fini par reconna�tre que l�Alg�rie n�est pas ce lilliputien footballistique qui, � leurs yeux, est venu les sevrer de l�ivresse d�un voyage au pays de Mandela. Attitude conciliante qu�Alger semble avoir bien per�ue. Puisque m�me Hadjar a regagn� son poste, au Caire. Jeudi, donc, �a sera un match pas plein, mais un match tout autre compar� � celui du 18 novembre 2009.