Cr�� en 1995 par le pr�sident Liamine Zeroual, le Conseil national de l��nergie est consid�r� comme la plus haute instance d�cisionnelle dans le secteur de l��nergie. Ce Conseil, qui est charg� d��laborer et d�appliquer une strat�gie �nerg�tique � long terme, ne s�est pas r�uni depuis 1998. Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - Le secteur de l��nergie semble voler � vue depuis plus d�une d�cennie. Il n�y a, � vrai dire, aucune vision strat�gique ou politique de gestion de tout ce qui rel�ve du domaine �nerg�tique. Il existe, pourtant, une instance dont la mission principale est de d�finir cette vision : le Conseil national de l��nergie. Cr�� par d�cret pr�sidentiel le 19 avril 1995, ce conseil est dot� de tr�s larges pr�rogatives. �Le Conseil national de l��nergie est charg� d�assurer le suivi et l��valuation de la politique �nerg�tique nationale � long terme, notamment de la mise en �uvre d�un plan � long terme destin� � garantir l�avenir �nerg�tique du pays; d�un mod�le de consommation �nerg�tique en fonction des ressources �nerg�tiques nationales, des engagements ext�rieurs et des objectifs strat�giques � long terme du pays ; de la pr�servation des r�serves strat�giques du pays en mati�re d��nergie; des strat�gies � long terme de renouvellement et de d�veloppement des r�serves nationales en hydrocarbures et leur valorisation ; de l�introduction et du d�veloppement des �nergies renouvelables ; des sch�mas d�alliances strat�giques avec les partenaires �trangers intervenants dans le secteur de l��nergie ; des engagements commerciaux � long terme�, note-t-on dans l�article 2 du d�cret pr�sidentiel sign� par le pr�sident Liamine Zeroual. Et c�est justement le chef de l�Etat qui pr�side le Conseil national de l��nergie aux c�t�s du chef du gouvernement, des ministres dits de souverainet� (D�fense nationale, Affaires �trang�res, Energie et Finances), du gouverneur de la Banque d�Alg�rie et du d�l�gu� � la planification. Le ministre de l�Energie joue un r�le central puisqu�il est charg� d�assurer �le secr�tariat du Conseil� (art 5). Le d�cret pr�sidentiel, en son article 6, stipule que �le Conseil se r�unit p�riodiquement sur convocation de son pr�sident�. Mais voil�, la derni�re r�union de cette instance remonte � l�ann�e 1998, soit du temps de Liamine Zeroual. Son successeur, Abdelaziz Bouteflika en l�occurrence, n�a jamais convoqu� de r�union du Conseil national de l��nergie depuis 1999, date de son arriv�e � la pr�sidence de la R�publique. Pourtant, durant ses deux premiers mandats, le secteur de l��nergie a �t� soumis � d�importants changements. A commencer par la lib�ralisation du secteur de la production, du transport et de la commercialisation du gaz et de l��lectricit� (loi du 01-02 de f�vrier 2002). Une lib�ralisation qui a conduit � un d�sengagement de l�Etat vis-�-vis de la Sonelgaz, mettant ainsi en p�ril son programme de d�veloppement. On peut �galement citer l�ensemble des mesures prises dans la gestion de la Sonatrach : la vente d�hydrocarbures, les relations avec ses partenaires, le programme d�investissement dans la p�trochimie et l�aluminium ainsi que la participation dans des projets � l��tranger. Toutes ces d�cisions ont donc �t� prises en dehors du cadre �coll�gial� du Conseil national de l��nergie. M�me l��laboration du principal texte qui r�glemente le secteur des hydrocarbures n�a pas �chapp� � cette logique. En effet, � aucun moment, le Conseil ne s�est r�uni pour d�battre du texte � tr�s controvers� � de la loi relative aux hydrocarbures. Le passage devant cette instance lui aurait peut-�tre �vit� d��tre pr�sent�e � deux reprises au Parlement. Au-del� de toute autre consid�ration, le r�le du Conseil national de l��nergie est avant tout strat�gique. Les ressources �nerg�tiques de l�Alg�rie �tant, � l�heure actuelle, l�unique levier dont elle dispose pour s�imposer sur la sc�ne internationale, toutes les d�cisions relatives au partenariat avec des Etats �trangers auraient d� �tre prises par le Conseil. Au vu de la situation, une question s�impose : qui a int�r�t � geler le Conseil national de l��nergie ? La question reste aujourd�hui sans r�ponse. Reste que le ministre de l�Energie, de par son poste de secr�taire, aurait �t� au courant de la situation que traverse son secteur si cette instance se r�unissait r�guli�rement. Et les scandales qui �claboussent la Sonatrach auraient pu �tre �vit�s.