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ENTRETIEN AVEC LE CHANTEUR CHAOUI DJAMEL SABRI (DJO)
L�aigle vole seul
Publié dans Le Soir d'Algérie le 11 - 02 - 2010


Propos recueillis par Rachid Hamatou
Djamel Sabri, dit Djo, chef de file du l�gendaire groupe les Berb�res, car c�est de lui qu�il s�agit, nous ouvre son c�ur, son temple, son chez lui � Bougui (lire Oum El-bouaghi) o� l�histoire du groupe et l�histoire de la ville sont �troitement li�s. L�enfant terrible de Makomades semble faire partie du patrimoine aussi bien physique que moral de la ville et m�me de la r�gion, et toute la cit� le lui rend bien. Au caf� Khaliss, autour d�un caf� bien chaud, par un matin frileux de f�vrier, nous avons fait le chemin inverse d�une carri�re exceptionnelle, celle d�un artiste militant, dont l�audace et la hardiesse n�ont pas de limites, pour devenir synonyme de d�fi, et cris quand il �tait interdit de r�ver. Un entretien qui vire au dialogue amical, au monologue, au soliloque, � notre grand plaisir.
Le Soir d�Alg�rie : Depuis toutes ces ann�es de combat, d�interdits, d�occultation... est-ce que vous vous �tes habitu� ou du moins vous avez compris que c�est comme �a et pas autrement ?
Djo : Jamais, je n�ai jamais accept� le fait accompli et ce n�est pas maintenant que je vais le faire, pas � mon �ge. J�ai connu le z�le et les z�lateurs d�s mon jeune �ge. On m�a interdit la sc�ne quand j�avais 11 ans, � l��poque de la fameuse �mission �El Hadika Essahira� (le jardin enchant�). J�avais eu le tort et le malheur d�avoir voulu chanter une chanson en berb�re (chaoui) Yemma El-Kahina. J�ai repris la chanson et en mieux � l��ge de 20 ans, et tu connais le succ�s de ce titre, pour te dire qu�il ne faut jamais abdiquer, car souvent � si ce n�est pas toujours � on a affaire � des subalternes, qui rajoutent pour plaire � leurs chefs. Beaucoup d�eau a coul� sous les ponts, et le temps me donne raison et sans me prendre la t�te, encore moins m�habituer, � l�art sur commande.
Les m�lomanes ont remarqu� ton absence � la derni�re �dition du Festival de la chanson chaoui qui a eu lieu � Batna, au mois de janvier dernier. C�est d� � quoi ?
Rire. L�une des deux : ou je ne chante pas chaoui donc pourquoi m�inviter, ou je ne rentre pas dans un gabarit, une sorte de mesure, pour pouvoir prendre part � ce fameux festival. Je pense que c�est � la deuxi�me cat�gorie que j�appartiens. Entre nous, m�me invit� je ne serai pas all�. La chanson chaoui (berb�rophone) est devenue un tiroircaisse pour se servir sans jamais servir la culture mill�naire, la n�tre. Moi, je ne mange pas de ce pain ; je ne me m�lange pas � �a. Je sais aussi que certains jongleurs reprennent mes chansons sans mon autorisation. Je ne m�inqui�te pas, ce ne sont que des imitateurs. Sans plus. Je n�ai rien � prouver, bien au contraire. J�ai appris et depuis longtemps qu�il y a une sacr�e diff�rence entre l�acte culturel et le remplissage, je ne l�che pas prise, je n�abandonne pas. Le respect se m�rite.
Tu sembles venir ou sortir du pass�, anachronique m�me, tu ne trouves pas ?
Peut-�tre bien mon ami. J�aime bien le pass� ; je m y attache et en fin de compte, chaque instant est un pas vers la fin, pourquoi s�enflammer pour l�instant ? La flamme est en moi, je le sais. Un monde qui va vers l�illusoire ne m�int�resse pas. Si on parle musique, les prox�n�tes de la bo�te � rythme se font appeler musiciens. Or, beaucoup, un bon nombre, ne font pas la diff�rence entre rythme et tempo, le pouvoir de l�image, le financement de l�analphab�tisme, gonfle les rangs des faux et le polaroid est ma�tre. Je passe � la t�l�vision, donc je suis.
Tu ne passes pas � la t�l�vision justement, pourquoi ?
Tu te trompes d�interlocuteur, cette question est � poser aux responsables de la t�l�vision. Et je ne te garantis pas qu�ils aient r�ponse ou r�ponses. L� aussi il y a une trame, et je ne rentre pas dans celle-ci. Je fais mauvais genre je crois, un peu mauvais gar�on, je chante en berb�re. Or, les gens ne le comprennent pas. On me demande de diluer, �dulcorer. Et je le refuse. C�est � prendre ou � laisser. Cependant, il y a une chanson qu�on dit chaouia qui passe � la t�l�vision, et moi qui est chaoui, je ne la comprends pas (mort de rire), Massinissa doit se retourner dans sa tombe. Quand j�entends ce genre de balivernes, je sue et j�ai honte. Il me vient � l�esprit le dernier album : Ajnouth aghmra�th( nuage intrus) : �� Dieu pourquoi ces ann�es de disette, pourquoi les saisons inf�condes. L�obscurit� est opaque et la m�diocrit� r�gne. Nous te prions Dieu, les mains lev�es, � Dieu d�charge-nous de ce poids Toi le Tout-Puissant, nous ne pouvons et nous devons accepter la soumission� � Je ne sais pas si un jour ils vont finir par comprendre, qu�un texte n�est pas une suite de mots, ou rime, mais plut�t une �me.
On doit quand m�me reconna�tre que quatre albums pour une vie artistique c�est peu, depuis Yemma El-Kahina...
Quand je n�ai rien � dire, je ne dis rien, sinon au bout c�est la b�tise. Je ne fais que ce que j�aime, j�arr�te net, d�s que �a ne me pla�t plus. Je suis tr�s c�ur, si je puisse dire, les hanches ce n�est pas mon truc. Je ne vends pas, je t�moigne et je donne, sans attendre une contrepartie, �a ne veut pas dire que je suis gentil, c�est juste un principe. Nous avons form� le groupe les Berb�res � Oum-El-Bouaghi dans les ann�es 1980, je peux te garantir qu�� l��poque, certains de nos fans, ici ou � travers les Aur�s, n�ont pas vu de toute leur vie une guitare �lectrique et c��tait �a le d�fi. Ouvrir une br�che, montrer la voie, donner de la voix et crois-moi ce n��tait pas une partie de plaisir. Parlez en chaoui, c��tait mal vu, alors chanter rel�ve du blasph�me et pourtant c�est ce que nous avons fait, haut et fort, vaille que vaille. A l��poque, la mouhafadha du parti unique nous traitait de tous les noms d�oiseaux, c��tait dur de supporter l�anath�me sans pouvoir r�pondre, car nous n�avions pas d�autres espaces d�expression. Oui c�est peu, tr�s peu, quatre albums depuis 1980, mais il faut le faire, en respectant le contexte, tu vas y laisser ta chemise mon jeune ami.
C�est pour quand le nouvel album ?
�a vient, il faut �tre patient. C�est un peu le poulet de grain et celui de la batterie, si tu veux de la qualit� il faut travailler et donner le meilleur de soi-m�me. Le groupe reste fid�le et sinc�re, nous refusons de tomber dans la facilit� et la bo�te � rythme. Nous avons des textes, aussi bien les miens, que ceux de notre parolier El Hadj. Pour le moment, on ne s�est pas fix� une date de sortie de la nouvelle bobine, nous travaillons dessus au temple (local du groupe) et avec les moyens de bord. Du r�ve, de l�amour, du pays, de l�espoir� Voil� ce que je peux te dire de la future bobine.
Les responsables des festivit�s et f�tes ont pris la d�cision de ne plus faire venir les stars �gyptiennes aux diff�rentes manifestations, qu�est-ce que vous en pensez ?
Il faut lire Jean de la Fontaine, le Corbeau et le Renard aussi bien l�ancienne que la nouvelle version. Moi je mange du frais, jamais de r�chauff�. Les responsables des f�tes ou feintes (rire) toute honte bue croient pouvoir nous leurrer par ce coup d��p�e dans l�eau. Ils ont invit� des quidams qu�ils ont nomm�s stars ( moutrab el kabir) � qui ils ont vers� des millions et des millions, par complexe d�inf�riorit�, en se cachant derri�re la fraternit� et autres chim�res, mais les masques sont tomb�s. Les stars en ersatz se sont bien moqu�es de nos respectables et respect�s repr�sentants, qui jurent de ne plus se faire avoir, mais c�est trop tard. Loin de la lumi�re et des feux de la rampe, des artistes dans le Grand Aur�s ont �t� occult�s du Festival de Timgad, qui se passait chez nous, rien que pour c�der la place aux �derviches�. Nous ne l�oublierons jamais.


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