D�cid�ment, la route, surtout quand il s�agit d�un axe important, n�en finit pas de se transformer, dans notre pays, en tribune de protestation et de r�clamation des droits des uns et des autres. Ainsi, s�agissant de l�important tron�on de la RN12 reliant Th�nia � Tizi-Ouzou, il ne se passe pas une quinzaine de jours sans que cet axe strat�gique soit ferm� par des manifestants dans l�une des communes de la wilaya de Boumerd�s. Cette fois-ci, c�est au niveau de Bordj M�na�el qu�elle a �t� ferm�e, durant toute la journ�e de dimanche, par des dizaines de jeunes. On imagine les d�sagr�ments caus�s aux automobilistes, tr�s nombreux, allant ou venant de l�est de la wilaya de Boumerd�s ou de Haute Kabylie. L�un d�eux, coinc� dans l�immense embouteillage qui s�est form�, n�a pas h�sit� � nous appeler pour fustiger les responsables de la wilaya qui, selon lui, seraient rest�s inertes devant cette action de protestation qui a paralys� la circulation entre des r�gions tr�s importantes du pays. �Qu�ils viennent dialoguer avec les manifestants pour que nous puissions avoir le droit de circuler. C�est affligeant ! Ils y a des gens qui ont des urgences, des malades �vacu�s qui restent coinc�s toute la journ�e. Ce n�est pas normal !� fulminait cet automobiliste au t�l�phone. Cette fois-ci, la cause serait, selon le chef de cabinet du wali de Boumerd�s, M. Brahimi, le retard de deux mois dans le payement des indemnit�s de quelque 300 jeunes recrut�s par la commune de Bordj M�na�el. Des jeunes recrut�s dans le cadre du dispositif d�insertion des jeunes. Le chef de cabinet impute ce retard � la commune. Il assure, cependant, que le probl�me est pris en charge. Mais les assurances des officiels n�ont visiblement pas satisfait les manifestants qui, selon quelques citoyens que nous avons joints par t�l�phone, ont fait �tat d�autres difficult�s rencontr�es par la population de cette municipalit� g�r�e par les islamistes du MSP. Il est question, entre autres probl�mes, de la s�v�rit� des gendarmes qui retirent les permis de conduire � la moindre infraction, jug�e minime, de la distribution des logements et de l��tat des routes. Des habitants de la localit� nous ont signal�, par t�l�phone, l�acheminement en fin d�apr�s-midi de forces de s�curit� anti-�meute. Policiers et gendarmes, nous ont-elles dit, font face aux manifestants. Au moment o� nous mettons sous presse, la tension entre protestataires et forces de l�ordre �tait, selon nos informations, vive. Des jets de pierres contre les �l�ments des services de s�curit� ont �t� signal�s, et la route restait toujours ferm�e � la circulation. Une escalade d�bouchant sur de violents affrontements n�est pas � exclure.