Benbouzid a mis � ex�cution ses menaces : les enseignants affili�s au Cnapest ont re�u, hier, des mises en demeure les sommant de reprendre le travail. Les assembl�es g�n�rales se sont tenues hier dans les lyc�es sous la menace. Le ministre de l�Education fait un passage en force et bafoue le droit � la gr�ve, soulevant un toll� chez les syndicats autonomes. Nawal Im�s - Alger (Le Soir) - Apr�s l�appel de l�Unpef lanc� samedi soir, une tendance � la reprise a �t� constat�e hier au niveau des trois paliers de l��ducation. Au niveau du secondaire, les lyc�es o� est fortement repr�sent� le Cnapest �taient toujours paralys�s hier en attendant la d�cision du conseil national qui d�cidera aujourd�hui de la reprise ou pas des cours. Les enseignants, qui devaient se r�unir hier en assembl�es g�n�rales au niveau des lyc�es, ont �t� menac�s de radiation par les directeurs des �tablissements qui leur ont notifi�s des mises en demeure dans lesquelles ils les somment de geler la gr�ve. Les enseignants gr�vistes ont refus� d�accuser r�ception de ce document. Du c�t� du Cnapest, on affirme vouloir garder une s�r�nit� � toute �preuve. Le responsable de la communication explique que son syndicat �uvre dans le respect total des lois r�gissant les relations de travail et ne pas �tre hors la loi. Le forcing de Benbouzid Ce n�est certainement pas un avis que partage le ministre de l�Education. Il vient d�actionner la machine r�pressive contre les gr�vistes en les mena�ant de radiation, et ce, en violation de la loi qui prot�ge les gr�vistes et qui reconna�t le droit � la gr�ve. Mais ce n�est pas tout puisque le ministre de l�Education au nom de �l�int�r�t supr�me� des �l�ves vient de violer un des principes sur lesquels il s�est montr� si intransigeant par le pass�. En annon�ant qu�il compte recruter 50 000 enseignants, il viole un principe que lui-m�me avait sacralis� en affirmant qu�aucun recrutement ne pouvait se faire sans concours. Il avait tenu ce discours aux contractuels qui avaient �mu l�opinion publique qui pour exiger leur titularisation avaient fait une gr�ve de la faim pendant plusieurs semaines. Au nom de quelle logique son d�partement annonce-t-il qu�il peut remplacer les gr�vistes par des recrutements sans concours ? Les syndicats autonomes ont leur propre lecture : ils y voient une fois de plus des vell�it�s liberticides. Les syndicalistes suspectent Bnebouzid de vouloir se saisir de cette occasion pour casser les syndicats automnes. Il semblerait m�me qu�une r�flexion serait en cours au niveau du gouvernement afin de retirer les agr�ments aux syndicats autonomes jug�s �perturbateurs�. Le Satef propose une plainte collective aupr�s de l�OIT Des desseins qui n�ont pas �chapp� aux syndicats autonomes qui r�agissent aux atteintes aux libert�s syndicales. Le Snapest a �t� le premier � r�affirmer son soutien aux syndicats gr�vistes en d�pit de sa d�cision de geler le mouvement de gr�ve qu�il avait entam�. Idem pour le Satef qui dans un communiqu� rendu public ne cache pas son inqui�tude face aux attaques contre les libert�s syndicales. Il y d�nonce �avec vigueur la campagne f�roce et l�offensive guerri�re men�e par le minist�re de l�Education en concert avec une noria d�organisations saisonni�res fantoches contre des travailleurs qui ont os� exercer leur droit l�gitime � faire gr�ve�. Il propose de faire face � l�offensive de Benbouzid en renfor�ant l�entraide intersyndicale. Le Satef fait une proposition concr�te en annon�ant l��ventualit� d�un d�p�t de plainte au niveau de l�OIT pour, dit-il, �mettre le gouvernement devant ses responsabilit�s et devant son devoir de respect des conventions qu�il a pourtant ratifi�es�. De son c�t�, le CLA �d�nonce l�instrumentalisation de la justice par l�utilisation du r�f�r�e comme �p�e de Damocl�s. Les pouvoirs publics d�voilent leur vrai visage et confirment les limites du l�galisme �. Tout comme le Satef, il croit que seule l�unit� d�action commune sera une r�ponse ad�quate aux multiples atteintes.