Malgré le ton intransigeant de Benbouzid à l'encontre des enseignants grévistes, ceux-ci ne se sont guère montrés sensibles aux menaces du ministre de l'Education hier à Sétif. Il s'agit en fait des enseignants des lycées, affiliés au Cnapest, qui maintiennent la contestation entamée le 24 février dernier. Malgré les quelques rares cas ayant rejoint leurs postes de travail au premier jour de l'application des mesures du ministre de l'Education, les récalcitrants sont demeurés fidèles au mot d'ordre de grève. Selon le chargé de la communication du Cnapest, le taux de grévistes est demeuré identique à celui de la semaine dernière, c'est-à-dire 80,09%. Après les conseils de lycées tenus hier dans la matinée, c'était au tour du conseil de wilaya de réunir ses délégués en après-midi afin d'adresser son rapport au conseil national dont la tenue est prévue aujourd'hui pour statuer sur le devenir du débrayage. Par ailleurs, la direction de l'éducation de wilaya a annoncé hier une amélioration sensible de la situation de la grève au niveau des lycées avec la reprise du travail de 40% de grévistes et où 4 à 5 lycées sont fonctionnels à 100%, alors que la semaine dernière cette même source avait évalué la grève du Cnapest à 30%. Par ailleurs nous avons appris que la totalité des grévistes de l'Unpef ont rejoint hier leurs postes suite à la décision prise par le bureau national du syndicat autonome. Cependant, selon quelques témoignages recueillis, la majorité des adhérents de l'Unpef n'avait pas admis cette décision, allant jusqu'à retirer leur adhésion du syndicat pour certains. Autant dire que la décision de mettre fin au mouvement de grève était perçue par les enseignants des écoles et des CEM comme allant à l'encontre de «leurs principes et leur détermination». Au niveau de la direction de l'éducation, on apprend que les mesures ministérielles ont été appliquées à la lettre, et qu'une première mise en demeure, puis une seconde seront transmises aux enseignants récalcitrants avant leur radiation définitive conformément aux nouvelles instructions du ministre de l'Education.