Un convoi de camions occupait, hier, sur plusieurs kilom�tres, la bande d�arr�t d�urgence de la voie rapide de Birkhadem. Routes bloqu�es pendant plusieurs heures, col�re des automobilistes, rassemblement de badauds et col�re des habitants des bidonvilles. L�op�ration de relogement des de Diar-Echems ne sera pas pass�e inaper�ue, ces deux derniers jours. F.-Zohra B. - Alger (Le Soir) - Le calme est enfin revenu hier � Diar-Echems, apr�s pr�s de six mois de tension depuis les �meutes violentes qui ont secou� ce quartier populaire, en octobre dernier. En milieu de matin�e, pour la deuxi�me journ�e de l�op�ration de relogement, ne restaient sur les lieux que quelques retardataires et des commer�ants du quartier qui commentaient les derniers �v�nements. Les �l�ments des services de s�curit� �taient toujours pr�sents sur les lieux. Et pour cause, quelques citoyens refusaient de partir suite � des conflits familiaux, commentaient les pr�sents. Les lieux, cependant, �taient quasi d�serts, n��taient les va-et-vient insolites de colporteurs � l�aff�t de la moindre porte, fen�tre ou bout de m�tal laiss�s par les habitants relog�s. �Certaines familles ont vendu les biens qu�elles n�ont pas emport�s � ces vautours qui �cument le quartier depuis. Ils emportaient tout et occupaient la rue avec leurs camionnettes. Ils vendront par la suite leur bric-�-brac � d�autres familles qui s�empresseront d��riger d�autres baraques�, commentait un commer�ant. Ils sont une dizaine de commer�ants � ignorer de quoi sera fait leur lendemain apr�s le relogement des habitants du quartier. Leurs magasins se trouvant en bas du grand bloc, ils n�ont pas re�u d�informations de la part des autorit�s concern�es sur leur �ventuel d�dommagement. Inquiets, ils se regroupent � longueur de journ�e � l�entr�e du quartier. Le courant �lectrique a m�me �t� coup� au niveau de leurs magasins. Le quartier a connu, d�s l�aube, un va-et-vient de camions charg�s d�assurer le d�m�nagement des biens des familles relog�es. Le matin, aux environs de dix heures, les derniers camions se trouvaient toujours au rond-point de Bir-Mourad- Ra�s, alors que les premiers, ceux qui avaient d�marr� d�s l�aube, �taient arriv�s � destination, � savoir Birkhadem. Mais l�op�ration de relogement des habitants de Diar-Echems ne sera pas pass�e inaper�ue. En effet, tout le long de l�autoroute de Birkhadem et jusqu�au lieu de relogement, un important embouteillage s��tait form�. Les centaines de camions charg�s d�affaires appartenant aux familles occupaient sur plusieurs kilom�tres la bande d�arr�t d�urgence. Les automobilistes, agac�s par le fait d��tre coinc�s sur l�autoroute, klaxonnaient � qui mieux mieux. Les responsables du convoi tentaient, eux, de g�rer au mieux la situation, en r�gulant le passage des camions vers l�entr�e de la route menant de la voie rapide vers le site des nouveaux logements, � Djenane-S�fari. Ce ne fut pas chose ais�e et beaucoup ont d�nonc� le fait que le relogement de centaines de familles a �t� op�r� en l�espace de deux jours seulement sur un axe routier d�j� fortement fr�quent�. Ce dernier a d�ailleurs �t� totalement bloqu�, hier, en milieu de journ�e, au grand dam des automobilistes. A la nouvelle cit� de Djenane-Sfari, r�gnait aussi une cacophonie sans pareille. Si certaines familles tentaient d�j� de s�installer depuis la veille, d�autres arrivaient sur les lieux et s�attelaient � d�charger leurs affaires rapidement pour �viter que les camions ne bloquent trop longtemps les acc�s aux blocs d�immeubles. �Nous sommes ici depuis ce matin et nous attendons notre tour pour d�charger nos meubles ; nous avons donc laiss� les femmes et les enfants chez de la famille, le temps que tout soit install� � l�int�rieur de l�appartement. Aujourd�hui, nous sommes compl�tement perdus, il y a trop de monde autour des immeubles et nous sommes oblig�s de tout surveiller�, confiait le jeune Hakim, prenant � t�moin ses voisins. Ces derniers diront, cependant, que le relogement vient � point nomm� apr�s des mois d�attente et maintes promesses. �Cette nuit, nous dormirons enfin, Incha Allah, sous un toit d�cent. Nous n�osions pas r�ver de ce moment, mes enfants en ont pleur�, confiait, pour sa part, Ami Hamid, s�empressant de vider le camion o� avaient �t� charg�es les affaires de la famille. Beaucoup, cependant, ont exprim� leur m�contentement apr�s avoir re�u les affectations des appartements. Ils reprochent aux autorit�s d�avoir limit� bon nombre des logements octroy�s � des F2, espace jug� exigu par la plupart des familles nombreuses de Diar-Echems relog�es � Birkhadem. Une ombre a cependant plan� sur la joie des relog�s au cours des deux derniers jours, du fait que des familles habitant des bidonvilles � Djenane-S�fari sont sorties dans la rue pour exiger des logements neufs. �Nous habitons des baraques insalubres depuis plusieurs ann�es, et nous voyons du jour au lendemain les appartement neufs qui nous faisaient face �tre occup�s par des familles ramen�es d�un autre quartier. Pour nous, cette situation est intol�rable �, fulminait un jeune du quartier qui, comme beaucoup d�autres, voulait exprimer sa col�re par un d�cha�nement d�actes de violence. Plong� d�habitude dans le calme, le quartier Djenane-S�fari ressemblait, hier, � une v�ritable fourmili�re.