Le bidonville de Boukarroucha, implant� � la sortie de l�agglom�ration de R�gha�a, � l�est d�Alger, constitue un v�ritable faux barrage permanent. De ce labyrinthe de baraques, surgissent, en plein jour, des criminels qui s�attaquent aux automobilistes et aux bus de voyageurs. Ils s�ment la terreur sur la voie express de la RN 5 et sur son ancien tron�on. �Arm�s de couteaux et d�armes blanches, ils s�attaquent aux automobilistes pour les d�lester de leurs portables, leurs portefeuilles et autres objets de valeur ! Mais dans quel pays sommes-nous donc ?! Les citoyens sont agress�s en masse, en plein jour, � quelques centaines de m�tres des gendarmes �, clamait au t�l�phone un citoyen, entrepreneur de son �tat, terroris� et scandalis� par ce qu�il voyait : une agression, qu�il a relat�e en direct ! C��tait jeudi dernier, vers 13 heures. Un groupe d�une dizaine de jeunes �g�s de pr�s de vingt ans s��tait install� au bord de la route pour attaquer les automobilistes coinc�s dans l�immense file de voitures qui attendaient de franchir le barrage de gendarmes �tabli sur la voie express de la RN 5 reliant Alger � Constantine, � la limite est du territoire de la wilaya d�Alger. Cela se passait � quelques centaines de m�tres du barrage de gendarmes. Notre interlocuteur nous a assur� en avoir inform�, par t�l�phone, le Groupement de la Gendarmerie nationale de Boumerd�s. Cependant cet �ni�me forfait survenait sur le territoire de la wilaya d�Alger, o� les services de s�curit� de Boumerd�s ne sont pas habilit�s � intervenir. �Quand je suis arriv� au niveau du barrage, j�ai inform� le gendarme en faction de ce qui se d�roulait. Mais il ne semblait pas accorder un grand int�r�t � ce que je disais. Ce n�est pas normal !� Sollicit� par nos soins pour savoir ce que faisaient les autres automobilistes pendant cette agression, il nous a d�clar� : �Tout le monde �tait terroris�, chacun restait clo�tr� dans son v�hicule, priant Dieu de ne pas �tre la prochaine victime.� C�est l�am�re situation actuelle de l�Alg�rien qui, m�me agress� et atteint dans sa dignit�, se r�signe � subir les faits. C�est malheureusement le r�sultat du laxisme de l�Etat qui a cass� les ressorts de la r�sistance citoyenne alg�rienne. Bon nombre de citoyens font ce d�solant constat. Faut-il rappeler que ce n�est pas la premi�re agression contre les automobilistes au niveau de la commune de R�gha�a. L�agression de ce jeudi a �t� men�e en plein jour. Qu�en est-il, la nuit, lorsque des milliers d�automobilistes reviennent d�un week-end pass� ailleurs et que la file d�attente s�allonge sur plusieurs kilom�tres, de surcro�t dans une zone compl�tement isol�e ? �Quand j�arrive au niveau du barrage de R�gha�a, install� � la limite territoriale de la wilaya d�Alger, et que je passe des heures � attendre pour pouvoir le franchir, et ce, apr�s �tre pass� par d�autres barrages, j�ai l�impression, en tant qu�Alg�rien, d��tre ind�sirable dans la capitale�, fulmine un habitu� de cette route. Il est vrai qu�Alger n�est pas encore totalement � l�abri d�attentats � l�explosif, que r�vent d�accomplir les terroristes d�Al-Qa�da. D�o� un imp�ratif de vigilance accrue, bien que causant des d�sagr�ments. Mais la gestion de ce barrage de contr�le routier sur l�axe le plus important du pays pose des probl�mes d'ordre �conomique et, surtout, s�curitaire. Cette voie reliant la Haute Kabylie, l�est et le sud-est du pays et la capitale, avec son port et son a�roport, est chaque jour pratiquement paralys�e. Les voyageurs venant de l�est de la capitale mettent des heures enti�res pour franchir ce barrage, vivant un v�ritable calvaire. C�est, en outre, depuis l��tablissement de ce barrage sur la voie express que les agressions ont fait leur apparition. Son installation � proximit� de ce bidonville n�est apparemment pas la solution idoine. Faux barrages Ce ne sont malheureusement pas les seuls automobilistes circulant sur la voie express qui subissent ces actes criminels de la part de v�ritables bandits qui se terrent dans le bidonville de Boukarroucha. Selon nos informations, ces types d�agressions ont �galement lieu ailleurs, des dizaines d�individus organis�s en bandes se partageant le territoire. Ainsi, sur l�ancien tron�on de la RN 5 qui passe par R�gha�a, des agressions sur la route sont r�guli�rement d�plor�es. Des faux barrages sont install�s la nuit pour d�pouiller les automobilistes venant de Boudouaou et de Boumerd�s ou ceux qui choisissent cet itin�raire pour �viter le barrage de la voie express. La brigade de gendarmerie de cette ville croule sous les plaintes des victimes. Les voyageurs par bus sont �galement la cible de ces bandes criminelles. �Par deux fois, mes passagers ont �t� victimes d�agressions par des individus qui, apr�s leurs forfaits, se sauvent vers leur bidonville. Les agresseurs montent en bandes � R�gha�a ou Boudouaou. L�un des passagers a �t� bless� � coups de couteau. Une fois le bus arriv� � hauteur du bidonville, sous la menace d�armes, ils nous braquent et agressent les voyageurs pour prendre tout ce qui leur tombe sous la main, avant de regagner ce labyrinthe de baraques�, t�moigne un transporteur de voyageurs sur la ligne Boumerd�s-Alger. Bombe incendiaire Une fois, nous somme entr�s clandestinement dans ce bidonville. Dans des baraques en t�le et dans des conditions inhumaines, vivent, ou plus exactement survivent, des familles. Certaines d�entre elles ont fui la mis�re des Hauts Plateaux, � la recherche d�un meilleur cadre de vie. D�autres ont �chapp� aux terroristes. Mais ces familles en d�tresse sont sujettes � toutes les tares de ce que peut produire la soci�t� alg�rienne. Grand nombre de baraques sont occup�es par des �gazzanate� (sorci�res, voyantes), des prostitu�es, des voleurs, des trafiquants en tout genre et des individus probablement impliqu�s dans des actes terroristes et qui se cachent ici. Ce bidonville est un vrai casse-t�te s�curitaire dans la r�gion, comme c�est le cas � Boudouaou et Ouled-Heddadj, dans la wilaya de Boumerd�s, ou � R�gha�a et Rouiba, dans la wilaya d�Alger.