L'ancien vice-président du RCD, Djamel Ferdjallah, a qualifié, dans une déclaration rendue publique hier, le rejet du prochain scrutin présidentiel par son parti de victoire de la base militante contre l'autisme du chef «qui ne cesse de confondre sa tour d'ivoire avec les intérêts historiques du peuple algérien». L'ancien chef du groupe parlementaire du RCD a évoqué d'emblée les velléités de participation de Saïd Sadi au scrutin de 2009 et sa résistance à la posture ouvertement assumée par le collectif militant contre la participation à la course électorale. Par ailleurs, M. Ferdjallah déplore le fait que la victoire éclatante du collectif militant «ait été aussitôt polluée par un mot d'ordre non identifié, mais surtout dangereux, décidé en solo par le président en exercice du RCD, à savoir le gel des activités du parti». Le dissident du RCD a rappelé que la proposition de gel a été défendue depuis plusieurs semaines par le président devant le groupe parlementaire sans succès. «Devant le refus des députés de l'accompagner dans cette voie, la proposition a été reprise lors du conseil national par le biais de deux interventions au verbe très radical», a indiqué M. Ferdjallah qui a lancé un défi au premier responsable du parti de rendre public le film des travaux de la session pour constater que «la suggestion de geler les activités n'a jamais été soumise à adoption». Et de s'interroger : «Le RCD se taira-t-il jusqu'à ce que l'ange Gabriel remette la Constitution à l'endroit ?» M. Ferdjallah est convaincu qu'en refusant de s'opposer publiquement à cette élection, le président du RCD veut éviter de s'exposer aux rigueurs du débat qui pourrait conduire à des révélations sur le fonctionnement et l'organisation anachroniques du RCD. L'ancien dirigeant du RCD est, en outre, persuadé que le silence politique qu'observe son organisation est destiné aussi «à museler les voix autonomes qui émergent au sein de l'encadrement du parti au détriment des hommes du président». Sur un autre registre, l'appel à l'union adressé par Saïd Sadi «uniquement» au FFS répond, selon M. Ferdjallah, à un réflexe de repli communautariste sinon vise à parasiter les actions ultérieures de boycott actif de ce parti. «Traiter autrui d'anti-kabylisme, quand on n'a pas réussi soi-même à sortir du ghetto régional après 20 ans d'exercice politique ne trompe personne. L'Algérie est un immense territoire de plus de 2 millions de km2 et de 36 millions d'âmes, nul ne peut la régenter comme une petite commune», a conclu Djamel Ferdjallah.