Le rejet par la commission des finances de l'APN d'un article qui a été proposé par les députés du parti des travailleurs (PT) dans le projet de la loi de finances 2018 pour prévoir un budget qui servira à la généralisation de la langue amazighe a fait sortir des centaines de personnes dans la rue à Bouira. Dans la commune de M'Chedallah, 45 km à l'est du chef-lieu de wilaya, ils étaient plus d'un millier de jeunes, lycéens et collégiens, à marcher pour dénoncer ce qu'ils qualifient d'atteinte à l'identité. Dès le début de la matinée, le mot d'ordre a été donné et tous les établissements scolaires sont paralysés. Des élèves ont fait le déplacement des autres communes de la daïra. Les marcheurs, qui scandaient des slogans hostiles au pouvoir, ont parcouru le boulevard allant de la localité Vouaklane vers le siège de la daïra, sur près d'un kilomètre, et où un rassemblement a eu lieu durant près de deux heures. Plusieurs banderoles ont été brandies par les manifestants durant toute la marche. Dans les communes, Bechloul et El Esnam, des dizaines de lycéens et collégiens ont quitté les classes de cours pour battre le pavé et réclamer à ce qu'on ne touche pas à la langue ancestrale Tamazight. Dans d'autres municipalités, aucune marche n'a eu lieu, mais les établissements scolaires ont été fermés, à l'instar du cas de la commune d'Al-Adjiba. Dans plusieurs communes, notamment berbérophones, les établissements scolaires n'ont connu aucun mouvement de grève. Ainsi, plusieurs informations font état que la grève dans les lycées risque de se poursuivre et que des élèves comptent rejoindre la marche qui sera organisée ce lundi par les étudiants à Bouira. Il faut souligner que les manifestations de rue d'hier se sont déroulées sans aucun incident et les marcheurs se sont dispersés dans le calme. …Les étudiants de Boumerdes protestent Le Tamazight n'est pas généralisé, c'est pour cette raison que plusieurs dizaines d'étudiants de l'université de Boumerdès (UMBB) ont protesté leur colère devant les facultés de la wilaya. Ils appellent à la promotion de cette langue ancestrale et réclament sa généralisation dans tout le pays et dans les paliers scolaires. Selon des grévistes rencontrés à la fac des sciences, le Tamazight n'est enseigné que dans une vingtaine de wilayas contrairement à ce qui a été annoncé par les responsables concernés. «Nous n'allons pas restés indifférents aux autres régions notamment Béjaia qui se sont révoltés récemment pour la promotion de Tamazight», nous dira Yuba, étudiant en 2ème année ST. «Nous avons entamé cette grève pour dénoncer, également, l'attitude des députés de l'APN notamment de la commission des finances qui ont voté contre la loi permettant la promotion de Tamazight et sa généralisation sur le territoire national. Nous considérons que ce rejet n'est qu'une discrimination et une atteinte à l'identité Amazighe», nous dira notre interlocuteur qui ajoute que la grève sera illimitée où d'autres actions seront entamées à l'exemple de marches. A Boumerdès, selon un autre étudiant, le Tamazight n'est enseigné que dans quelques régions berbérophones de l'est de la région à l'image de Naciria (Laaziv), Chabet El Ameur, Afir, Issers. Pis encore même dans ces localités elle n'est pas enseignée dans tous les établissements scolaires. Dans certaines contrées du pays, où le Tamazight est enseigné, les enseignements n'ont pas de manuels et de programmes pour mener à bien leurs taches d'enseigner les élèves. Ali Cherarak et Amar Ouali