Les membres du Conseil de la nation ont approuvé, hier, le projet de loi de finances pour 2018 présenté la veille par le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya. Comme à l'APN, le texte du gouvernement a été adopté par la majorité des sénateurs constituée du FLN et du RND, en plus de ceux du tiers présidentiels. Avec donc l'approbation du projet comme présenté par l'Exécutif, exception faite de la suppression de l'impôt sur la fortune par l'APN, c'est une année difficile qui attend les Algériens en 2018 avec l'augmentation des prix de plusieurs produits, menaçant sérieusement leur pouvoir d'achat. Alors que les salaires des travailleurs stagnent depuis plusieurs mois, les prix de certains produits comme les produits laitiers ont enregistré des augmentations notables ces derniers mois. Et comme pour achever la classe moyenne, le gouvernement impose une hausse des prix des carburants pour la troisième année consécutive, faisant craindre la hausse des prix de tous les services liés à ces ressources et par ricochet l'érosion du pouvoir d'achat. Et la plus grande préoccupation du gouvernement reste la maîtrise de l'inflation dont un taux à deux chiffres est prédit par des experts, suite au recours aux financements non conventionnels. «La question relative à l'inflation constitue une préoccupation permanente de l'Etat, qui aspire à éviter tous les facteurs alimentant ce phénomène à l'origine de l'érosion du pouvoir d'achat des ménages», a lancé le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya dans ses réponses aux interrogations des membres du Conseil de la nation. «Le taux d'inflation devrait s'établir autour de 5,5% à la fin de l'année en cours et en 2018. Il sera de 4% en 2019 et descendra à 3,5% en 2020», a-t-il assuré. Cela avant d'expliquer que le recours au financement non conventionnel permettra aux groupes Sonelgaz et Sonatrach de relancer leurs investissements et d'assurer des ressources de financement supplémentaires à l'économie nationale. «Le recours au financement non conventionnel permettra aux groupes Sonelgaz et Sonatrach de relancer leur investissements et d'assurer des ressources de financement supplémentaires à l'économie nationale et le remboursement de la dette publique interne», a-t-il affirmé. Le premier argentier du pays a ajouté le financement non conventionnel permettra également au secteur bancaire de bénéficier de plus de liquidités pour booster le financement de l'investissement à travers l'octroi de crédits à l'économie. «La Banque d' Algérie se chargera du contrôle et du suivi de l'impact du financement non conventionnel, à travers la commission qu'elle créera prochainement», a-t-il souligné. D'autre part, M. Raouya a affirmé qu' «un taux de croissance de 4 % sera enregistré en 2018 tirée essentiellement par le rebondissement de la valeur ajouté du secteur des hydrocarbures, des travaux publics et des activités commerciales, sachant que sa contribution au PIB est très appréciable». Il a précisé qu'en raison de la fluctuation des cours des hydrocarbures sur le marché international, les recettes de la fiscalité pétrolière pour les trois années à venir (2018, 2019 et 2020) seront calculées sur la base d'un prix de référence du baril à 50 dollars. «Malgré la hausse remarquable enregistrée durant ces dernières semaines, la fluctuation des cours des hydrocarbures restera de mise sous l'effet de plusieurs facteurs, dont les pressions géopolitiques, les retombées induites par la hausse dans la production du pétrole et du gaz du schiste», a-t-il soutenu. A rappeler enfin que le projet de loi de finances pour 2018 prévoit une série de mesures législatives et fiscales allant dans le sens de la consolidation de l'investissement productif et du renflouement des recettes budgétaires tout en maintenant le dispositif de la solidarité nationale. Sur le plan budgétaire, le PLF 2018 prévoit des dépenses globales de 8.628 milliards de dinars (mds DA) composées de 4.043,31 mds DA de dépenses d'équipement et de 4.584,46 mds DA de dépenses de fonctionnement. Quant aux recettes budgétaires, elles sont de 6.496,58 mds DA (contre 5.635,5 mds DA en 2017), composées de 3.688,68 mds DA de ressources ordinaires (contre 3.435,4 mds DA en 2017) et de 2.807,91 mds DA de fiscalité pétrolière (contre 2.200,1 mds DA).