A l'instar des autres régions du pays notamment Béjaia, Bouira et Tizi Ouzou, la wilaya de Boumerdès a connu, hier, plusieurs actions de protestation pour réclamer la prise en charge effective de Tamazight. Les étudiants de l'université de Boumerdès (UMBB) avec toutes ses facultés et instituts, ont marché au centre ville pour revendiquer la promotion de la langue Tamazight. La décision de la commission des finances de l'APN qui a refusé des amendements d'un député PT concernant la promotion de Tamazight a fait boule de neige et a provoqué une onde de choc parmi la population berbérophone à travers le pays. Des marches, des sit-in et autres formes de protestation y ont paru au lendemain de cette décision. Le collectif des étudiants de Boumerdès a appelé à cette marche après avoir observé durant les deux derniers jours des sit-in devant les facultés de l'université. La marche s'est ébranlée à partir de la fac des sciences où un sit-in était déjà observé dès les premières heures de la matinée. La procession humaine, en plusieurs carrées, a parcouru les artères principales de la ville de Boumerdès notamment celui de l'université où un bref arrêt a été observé au niveau de la faculté des hydrocarbures ex INH. Par la suite les marcheurs ont arpenté le boulevard de l'indépendance pour atteindre le siège de la wilaya. Une fois sur place, les manifestants ont observé un sit-in devant le siège de cette institution publique. Une déclaration a été lue où des étudiants ont applaudi longuement et dénoncé de la même l'attitude de la commission de l'APN toute en mettant en valeur le Tamazight, une langue ancestrale de tout un peuple. «Le pouvoir en place n'a pas tenu à ses engagements pris par le passé pour l'officialisation de Tamazight», lit-on sur la déclaration. «Assa, Azekka, Tamazight Tella Tella», «corrigez l'histoire, l'Algérie n'est pas Arabe», «Nnukni Daraw N'Tmazight», tels sont les écriteaux visibles sur toutes les banderoles et pancartes. La marche a drainé, également, plusieurs citoyens de la région qui se sont joints à cette action citoyenne. A Naciria, la population a marché, par ailleurs, pour dénoncer la décision de la commission de l'APN. L'action a vue la participation des lycéens et des habitants de la région. Les établissements scolaires ont été paralysés. A Chabet El Ameur, les élèves ont protesté à leur manière et paralysé les établissements scolaires notamment les CEM et les lycées pour réclamer la prise en charge et la promotion de la langue Tamazight. Profitant ainsi, les manifestants ont dénoncé la loi de finance de 2018 qui appauvrit le peuple.