Bonne nouvelle pour les artisans potiers de Maâtkas. Contrairement à l'année précédente qui n'a pas vu la tenue de la 8e édition du Festival de la poterie de Maâtkas (à une vingtaine de kilomètres au sud-ouest de Tizi Ouzou), cette manifestation sera maintenue pour 2018, a indiqué le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, lors de sa visite de travail effectuée samedi dernier dans la wilaya de Tizi Ouzou tout en appelant les organisateurs de ce Festival à fixer une date adéquate et pérenne pour éviter le changement de la tenue de ce genre d'évènement quel que soit le motif. Le ministre de la culture a exprimé son engagement à accompagner toutes les manifestations culturelles organisées au niveau de différentes localités de la capitale de Djurdjura qui est connue pour sa dynamique en matière d'animation culturelle. «Nous souhaitons à ce qu'il y ait une animation dans chaque commune. Nous allons accompagner toute initiative venant du mouvement associatif selon les moyens financiers dont nous disposons. Mais il faut que les organisateurs veillent sur le maintien de la date de chaque évènement». S'agissant de la tenue du festival de la poterie de Maâtkas et de Aït Khelili, le même responsable a précisé que l'objectif de son département ministériel est de faire de Tizi Ouzou, une wilaya de poterie par excellence. «Notre objectif est de valoriser ce produit de terroir de la région. La procédure de la tenue de ce Festival est en bonne voie à notre niveau puisque notre objectif est de préserver le patrimoine culturel de la région et de lui donner la dimension nationale», a-t-il insisté. Mihoubi a appelé les organisateurs de cette manifestation culturelle annuelle qu'abrite la localité de Maatkas d'avoir une position plus ferme dans la fixation du déroulement de ce rendez-vous à la fois artisanal, culturel et économique. Pour rappel, en 2017, la huitième (8e) édition du Festival de la poterie a été annulée en 2017 puisqu'il n'a pas bénéficié d'une subvention suite à la politique d'austérité financière qu'a connu le pays. Une décision qui a ressentie comme un coup de massue sur la tête non seulement des artisans potiers mais aussi des organisateurs. A préciser que ce Festival, et après 11 éditions de organisées comme fête de la poterie de Maâtkas, a été érigé en 2010 en festival local de la poterie. Au fil des différentes éditions, cette manifestation qui draine des milliers de visiteurs/acheteurs, s'est imposée comme un rendez-vous incontournable pour les potiers afin d'écouler leurs produits. Un héritage qui a traversé les siècles La poterie à l'instar d'autres produits artisanaux que l'on affectionne à travers certaines régions de la wilaya de Tizi Ouzou, comme el tapis à Ath Hichem, le bijou à Ath Yenni, l'osier à Ain Meziab, la forge à Bouzguène etc, a su résister et se maintenir grâce à la transmission de génération en génération. Durant les siècles et malgré les développements technologiques qui ont donné un sérieux coup à certaines activités artisanales, comme l'utilisation du plastique et de l'aluminium pour fabriquer des ustensiles, la poterie a su quand même résister grâce peut être à son originalité, ses décorations et ses motifs qui sont d'une variété phénoménale. C'est aussi grâce aux villageoises que cet artisanat a su résister. C'est les femmes qui font vivre la poterie La société traditionnelle kabyle étant de type patriarcal, le pouvoir financier a toujours été donc entre les mains des hommes. Les femmes qui avaient l'apanage de la poterie faisaient le troc en échangeant leurs produits contre d'autres objets. C'est ainsi que les femmes, non seulement celles du Djurdjura, mais aussi celles des Babors, région connue également pour sa poterie, ont su transmettre de génération en génération cet art ancestral qui aujourd'hui doit bénéficier de plus d'intérêt des autorités afin de l'aider à continuer à résister à l'usure du temps .