Les patrons de groupes mondiaux ayant pris part, hier, à la première conférence – exposition sur le thème sur la transition énergétique ont été unanimes à souligner le potentiel et les capacités de l'Algérie à devenir un pôle régional en matière de production d'énergie à base des sources renouvelables. En effet, les dirigeants des compagnies européennes invités à la conférence sur le thème de la transition énergétique organisée, depuis hier, au palais des expositions de la Safex au Pins Maritimes, par le Forum des chefs d'entreprise et les compagnies publiques Sonatrach et Sonelgaz ont soutenu lors de leurs interventions que le programme national de développement des énergies renouvelables tracé à l'horizon 2030 est ambitieux et réalisable à la fois. Il s'agit respectivement de Julien Pouget, PDG de Total Solar (France), du sénior exécutif vice-président du groupe italien Eni – transition énergétique et du patron de ENGIE-Afrique, Bruno Bensasson. Ces trois hauts responsables ont estimé que l'Algérie sera à l'avenir un pôle de production des énergies renouvelables et qu'elle dispose de moyens humains et techniques pour s'inscrire dans cette démarche de transition énergétique. Intervenants dans le cadre d'un panel s'intitulant «les compagnies pétrolières dans l'âge de la transition énergétique : enjeux et perspectives», les responsables des compagnies européennes présents, hier, au côté du PDG de Sonatrach, Abdelmoumèn Ould Kaddour, ne cachent pas leur satisfaction de s'engager en Algérie et de participer au programme national de développement des énergies renouvelables. Julien Pouget, à la tête d'une nouvelle entité au sein du groupe pétrolier français, se considérait comme un «partenaire traditionnel de longue date» de la compagnie nationale des hydrocarbures. Total Solar vise dans les 20 prochaines années à porter la nouvelle branche des énergies renouvelables à 20 % de l'ensemble de ses activités à l'international. Deuxième opérateur des énergies renouvelables en Afrique, Total compte réaliser un projet de centrale en Algérie, dans la région de Timimoune avec une capacité de production de 5 mégawatts et s'est lancée aussi dans la fabrication de panneaux photovoltaïques. La compagnie ENI, qui a signé récemment avec Sonatrach un accord sur le développement des énergies renouvelables, mobilisera des millions d'euros pour ses investissements en Algérie. Eni s'associe avec Sonatrach Le PDG de la branche Eni Energies renouvelables a annoncé la réalisation d'une station de photovoltaïque de capacité de 10 mégawatts à Bir Rebaa Nord (Ouargla), qui entrera en service en juillet 2018. Ayant confiance quant à l'évolution du marché algérien, le premier responsable de ENI – transition énergétique, Luca Cosentino, a ajouté que son groupe a réalisé un laboratoire de recherche dans le domaine du solaire, ici en Algérie, afin d'aller plus vite et de trouver des solutions et des innovations dans ce domaine. Pour sa part, le patron d'Engie Afrique relève, particulièrement, les potentialités du secteur énergétique algérien et ses atouts. Bruno Bensasson. «Il existe toutes les conditions pour aller de l'avant. Les ressources humaines et techniques sont disponibles pour faire de l'Algérie un producteur potentiel et un futur exportateur des énergies renouvelables», a-t-il précisé se montrant optimiste quant à l'exploitation du solaire pour d'abord, mentionne-t-il, répondre à la demande locale et ensuite pour dégager des excédents à l'exportation. Les partenaires européens de Sonatrach veulent aussi maintenir et augmenter les exportations gazières algériennes vers le vieux continent. Car, l'évolution spectaculaire de la consommation interne des énergies électriques, gazières et pétrolières fait craindre une diminution constante des livraisons vers l'Europe. Pour éviter ces scénarios, les pays de l'Union européenne sont prêts à développer avec Sonatrach et Sonelgaz le secteur des énergies renouvelables en réduisant notamment les coûts de production, jugés aujourd'hui trop élevés. Les retombées économiques de ces investissements seront conséquentes, selon les trois majors européens, notamment pour l'industrie nationale et l'emploi. Il est clair pour l'ensemble des intervenants que l'Algérie est bien placée pour s'inscrire dans la transition énergétique.