La ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, Houda Imane Feraoun a «définitivement exclu» l'ouverture du capital d'Algérie Télécom et de Mobilis, assurant qu'AT fournira du débit internet à certains pays africains voisins au cours des prochaines années. La ministre, qui s'exprimait, hier, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale a souligné que l'ouverture du capital d'une entreprise est dictée par la recherche d'«un management» et le «gain supplémentaire d'argent» alors que Mobilis et Algérie Télécom ne se trouvent pas dans cette situation. «L'ouverture du capital d'Algérie Télécom et de Mobilis n'est pas à l'ordre du jour et est définitivement exclue car ces opérateurs de télécommunications publics sont des entreprises bénéficiaires et rentables» a-t-elle soulevé, précisant qu'il est question de partenariat public-privé dans plusieurs services. Ecartant la levée du monopole dans la téléphonie fixe par Algérie Télécom, Feraoun a indiqué qu'un débit internet sera fourni aux pays voisins par des moyens terrestres et satellitaires. «AT a déjà déployé notre câble jusqu'à notre frontière, sauf que le raccordement aux pays voisins est entravé par le retard concédé par ces pays, en raison de la situation sécuritaire de leur pays, ainsi que par les retards que connait le raccordement de l'Algérie à deux câbles sous-marins». Un raccordement entravé par les délais d'obtention des autorisations d'atterrissement auprès des autorités espagnoles. «Les équipes d'AT ont réalisé les infrastructures d'accueil ici en Algérie, à Alger et à Oran, on a obtenu carrément toutes les autorisations de déploiement terrestre au niveau de Valence, restent les autorisations maritimes», a-t-on expliqué. La ministre a affirmé, à ce propos, que «c'est la première fois qu'un pays africain déploie son propre câble sous-marin». Le second câble relie les Etats-Unis à l'Asie en passant par la Méditerranée et la Mer Rouge. Algérie Télécom Satellite (ATS) fournira, elle aussi, du débit à des pays d'Afrique subsaharienne. La filiale d'Algérie Télécom est en train de «démarcher plusieurs marchés en Afrique», selon Feraoun, qui n'a pas cité les noms des pays concernés. En termes de rentabilité des entreprises publiques relevant de son secteur, Feraoun parle de «progression» de chiffres d'affaires enregistrés en 2017. «Mobilis a enregistré un gain de 18 milliards de dinars de bénéfices, alors qu'en 2016, il n'avait pas dépassé les 14 milliards de dinars», a-t-elle relevé. ATS, filiale d'Algérie Télécom «a fait une prouesse exceptionnelle», selon la ministre, en réalisant cette année un bénéfice net d'un milliard de dinars alors qu'il était l'année passée de 10 millions de dinars. Quant à Algérie Poste, elle a augmenté de 53% son résultat comparativement à l'année dernière. «Ses bénéfices sont passés de presque 8 milliards de dinars à 10 milliards» a-t-elle ajouté. L'accès à Internet ouvert aux privés Interrogée sur les projets de lois relatifs au commerce électronique et sur la poste et les communications électroniques, Mme Feraoun a indiqué qu'ils seront prochainement soumis au vote à l'APN. Ce projet de loi, rappelons-le, prévoit une importante nouveauté. Il s'agit de l'obligation qu'aura Algérie Télécom d'ouvrir son dernier kilomètre de réseau aux opérateurs privés ou publics qui souhaiteraient se lancer dans la fourniture d'accès internet aux entreprises et aux particuliers. La loi «sépare clairement entre le dernier kilomètre et le backbound. Donc le réseau de transport, c'est la souveraineté de l'Etat et restera la propriété de l'Etat, tout ce qui est réseau de distribution peut être ouvert au privé», a expliqué Feraoun.