Le Cnapeste n'a pas trouvé mieux comme solution aux différents problèmes de l'école algérienne que de recourir à la «grève illimitée» à partir de demain. Un appel qui a suscité l'ire des parents d'élèves qui ont opté pour l'introduction d'une action en justice contre ce même syndicat, alors que d'autres organisent des actions de protestation. Il y va de l'avenir de leurs enfants et de l'école publique. Le ministère de tutelle, à sa tête Nouria Benghebrit, a prôné la voie du dialogue afin d'éviter de paralyser l'école. C'est dans cette perspective qu'elle s'est réunie, hier, avec les représentants du Cnapeste, autour d'une table de discussions pour trouver des réponses aux revendications soulevées par le dit syndicat. Il s'agit de la seconde réunion depuis le début de la grève entamée depuis le mois de novembre dernier. Une grève «illégale», selon la justice. «A toute action une réaction», comme dit l'adage. Pour contrer une éventuelle grève illimitée dans le secteur de l'éducation, et pour éviter l'interruption de la scolarisation des enfants, les parents d'élèves montent au créneau. Ainsi, des associations de parents d'élèves vont intenter des procès en justice contre le Cnapeste. Selon eux, «les élèves sont pris en otages». C'est le cas notamment de la Fédération des parents d'élèves qui a introduit une action en justice quelques jours après l'appel du Cnapeste à une grève illimitée. Contacté hier par nos soins, Ahmed Khaled, président de l'association des parents d'élèves, a indiqué attendre les résultats des négociations entre le ministère de tutelle et les représentants du Cnapeste pour trancher. «Si la grève est maintenue, nous allons poursuivre le Cnapeste en justice», a-t-il fait savoir. «Nous comptons appeler les plus hautes instances et le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, à trouver des solutions effectives et durables aux différents problèmes du secteur de l'Education», a-t-il ajouté. Selon lui, le plus urgent est de mettre à l'abri l'élève et de lui permettre une meilleure scolarisation. Le président de l'Association des parents d'élèves estime cette grève «illégale, illégitime, immorale et inconvenable». Saluant les actions de protestation des parents d'élèves à Blida et à Tizi Ouzou, Ahmed Khaled a estimé qu'il s'agit d'une véritable prise de conscience sur l'avenir de leurs enfants. En effet, une action similaire sera organisée mardi, dans la wilaya de Béjaïa, où les associations des parents d'élèves ont appelé à manifester contre la grève illimitée du Cnapeste. Il est vrai que le Cnapeste et le CLA refusent toujours de signer la Charte de l'éthique et de la déontologie paraphée en 2015 entre le ministère de l'éducation et huit partenaires sociaux, mais l'éthique veut aussi de ne pas prendre en otage l'avenir des enfants pour obtenir satisfaction de toutes les revendications. Le Cnapeste mantient sa grève Le ministère de l'Education nationale a échoué dans sa dernière tentative de résonner les représentants du Cnapeste à annuler la grève illimitée annoncée pour demain 30 janvier. Le syndicat a décidé à sa sortie de la réunion tenue hier, de maintenir son action estimant que la tutelle n'a pas montré de volonté à satisfaire les revendications posées. Selon Messaoud Boudiba, porte-parole du Cnapeste, «la réunion n'a pas été à la hauteur des attentes». C'est pourquoi il a appelé la ministre Nouria Benghebrit «à programmer d'urgence une autre séance de travail avant que les choses aillent au pourrissement». «La décision de la grève illimitée est irréversible» a-t-il ajouté