Les enseignants victimes du Cnapest... «Sachez chers élèves, que nous avons consenti tous les efforts possibles pour vous éviter de vivre une telle situation», s'est exprimée la ministre dans sa page Facebook. Les services locaux du département de Benghebrit sont passés à l'acte radical en mettant au chômage 180 enseignants grévistes. La direction de l'éducation d'Oran, se conformant aux instructions du ministère de tutelle, vient d'aviser les grévistes qu'ils ne sont plus employés du secteur de l'éducation, leur expliquant qu'ils ont fait preuve d'abandon de poste depuis le début du mois de janvier de l'année en cours. La majeure partie de ce personnel licencié exerce dans le secondaire. Elle est affiliée au Syndicat national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique, le Cnapest. La prise de décision d'une telle mesure a été motivée par plusieurs critères pris en compte par le département de Nouria Benghebrit, dont entre autres le prononcé de la justice, à savoir son rendu en jugeant illégal le mouvement du débrayage lancé par le syndicat en question. Le Cnapest d'Oran, par le biais de ses représentants, ne compte pas rester les bras croisés en faisant face à une telle mesure, tout en inscrivant son mouvement dans la durée jusqu'à la satisfaction pleine et entière de la plate-forme des revendications que les grévistes estiment justes et légitimes. Voilà donc, la première incidence d'un conflit qui oppose deux parties n'ayant affiché aucune volonté quant à laisser place aux concessions ni encore moins trouver un compromis pouvant les satisfaire toutes les deux, sans pour autant mettre en péril l'avenir des enfants scolarisés. Pour le département de Nouria Benghebrit, les portes du dialogue sont toujours ouvertes. Le Cnapest, cette organisation syndicale autonome, signe et persiste en se maintenant dans ses positions en revendiquant une réponse satisfaisante à ses revendications. Agissant de telle sorte, le département de Nouria Benghebrit a eu le quitus du gouvernement par le biais du ministère du Travail représenté par Mourad Zemali qui s'est exprimé dernièrement en revenant sur le mouvement de grève le jugeant, lui aussi, illégal. Mourad Zemali, soutenant infailliblement les décisions prises par le département de Nouria Benghebrit, n'a pas été indulgent vis-à-vis des enseignants grévistes ayant été licenciés, en particulier ceux de la Coordination nationale des enseignants du secondaire et technique, Cnapest, poursuivant le mouvement de grève illimitée qui, selon les parents d'élèves, n'a que «trop duré, pénalisant les élèves et hypothéquant leur avenir». C'est à partir d'Oran qu'il a indiqué en fin de semaine écoulée que «le mouvement est illégal reposant sur le verdict prononcé par la loi». Sur sa lancée, il a ajouté que «toute non-application de la loi est synonyme d'une transgression à la réglementation». Dans le sillage de ses propos, le ministre du Travail n'a pas omis d'appeler les grévistes «au retour à la raison, en s'ouvrant au dialogue tout en prenant en compte les intérêts des élèves». Comme il n'a pas caché l'intervention, à plusieurs reprises, de son département aux fins de désamorcer le bras de fer qui oppose les grévistes à la tutelle en sensibilisant et les enseignants et les organisations syndicales. En vain. La situation a atteint la phase du pourrissement, d'où la mesure répressive prise par le ministère de l'Education en radiant les grévistes. Pour le ministre du Travail, la loi est la loi. Il l'a affirmé en expliquant que «l'insistance du syndicat quant à poursuivre son mouvement a compliqué davantage la situation». Comme il a ajouté qu'«en tant que ministère, nous ne pouvons pas nous placer en tant que médiateurs ni intermédiaires dans un conflit dans lequel l'une de ses parties ne s'est pas soumise à la loi ni avec les meneurs d'un mouvement illégal». «Nous les avons invités à regagner leurs postes de travail en vue de dialoguer avec eux, ils se sont maintenus sur leurs positions», a fulminé Zemali, avant d'aborder l'autre mouvement lancé par les médecins résidents estimant que «leur action relève du secteur de l'université». Cela, a expliqué le ministre, «ne nous empêche toutefois pas d'intervenir en appelant à la raison et au dialogue en vue du retour à la normale pour aboutir à des solutions arrangeant toutes les parties dans le cadre du dialogue». Concernant ce qui a été qualifié comme «refus de l'Algérie quant à accueillir la délégation du Bureau international du travail», Zemali a réfuté en bloc de tels propos, expliquant que «nous avons transmis une correspondance dans laquelle nous avons détaillé les conditions de la venue de la délégation de ladite organisation». «Nous sommes en attente de sa réponse», a rétorqué Mourad Zemali, expliquant que «l'Algérie, qui a consacré le droit syndical, a ratifié plus d'une soixantaine de conventions portant toutes sur le travail». Dans sa page Facebook, la ministre de l'Education n'a pas été insensible à l'égard des incidences dont a découlé un tel mouvement. «Sachez chers élèves, que nous avons consenti tous les efforts possibles pour vous éviter de vivre une telle situation. Une série de rencontres marathoniennes jusqu'à des heures tardives de la journée ont été organisées avec les syndicats, dont le Cnapest que nous avons rencontré dans le cadre des réunions bilatérales et groupées, jusqu'au déclenchement de la grève illimitée.»