Les enseignants de l'université Akli Mohand Oulhadj, affiliés au conseil national des enseignants du supérieur (Cnes), ont organisé, hier, une journée de protestation et un rassemblement devant le siège du rectorat. En plus de l'adhésion à l'appel à une journée de protestation lancé par le bureau national du Cnes, la section syndicale de l'université de Bouira a tenu à dénoncer l'insécurité que vit cette université ces dernières années. C'est devenu un phénomène sur lequel l'ensemble des acteurs de l'institution, notamment l'administration, les enseignants et les étudiants doivent se pencher pour chercher des solutions durables. «Le problème de l'insécurité dans cette université ne date pas d'aujourd'hui. Je dois vous rappeler que nous avons déjà organisé une marche dans l'enceinte de l'université le 23 janvier 2017. Le premier point à l'ordre du jour était de dénoncer la violence qui régnait dans le campus de l'université Akli Mohand Oulhadj. On a demandé à ce que l'éthique et la franchise universitaires soient respectées. Malheureusement, rien n'a été concrétisé sur le terrain à ce jour», a déclaré le Dr Outafat Youcef, responsable du bureau du Cnes. Ainsi, le syndicaliste a souligné que l'administration de l'université ne faisait que dans la «politique de la fuite en avant, la politique du sourd et du replâtrage». «Le replâtrage n'a fait qu'aggraver la situation», estime-t-il. Il faut souligner que plusieurs actes de violence ont été enregistrés ces trois dernières années au niveau de l'université Akli Mohand Oulhadj. Plusieurs enseignants et étudiants ont fait objet d'agression physique. À l'université de Bouira, une moyenne de deux agressions contre des enseignants sont signalées par mois, selon le syndicaliste. Pour remettre de l'ordre à l'université, le membre du Cnes a appelé les responsables de l'université, en l'occurrence le nouveau recteur qui vient juste d'être installé dans ses nouvelles fonctions, à prendre les choses en main et trouver les solutions définitives. «Nous appelons, en tant que syndicalistes, à ce que nos responsables prennent les choses e main, trouvent des solutions réelles à nos doléances et en premier lieu ouvrir un débat sérieux qui réunira toutes les forces vives de cette université. Nous appelons les représentants officiels des étudiants, des fonctionnaires et travailleurs et des enseignants à être présents pour de vraies assises dans le but de trouver des solutions à ce mal qui ronge l'université Akli Mohand Oulhadj et qui influe négativement sur le bon déroulement de la pédagogie au sein de ses facultés et instituts», poursuit le Dr Outafat. Pour la nouvelle mission du professeur Ben Ali Cherif Noureddine, installé avant-hier comme recteur de l'université de Bouira, d'aucuns estiment qu'il aura du pain sur la planche. Il aura beaucoup de choses à remettre en place, notamment la question de l'insécurité et les grèves cycliques des étudiants qui s'étalent parfois sur plusieurs semaines.