La grève à laquelle, a appelé l'Intersyndicale, a été suivie de près de 70% au niveau national selon les organisateurs. Un débrayage qui a touché différents secteurs dont l'éducation, la santé, la Fonction publique, l'électricité et le gaz ainsi que la poste. Les quatorze syndicats autonomes qui ont décidé à l'issue d'une réunion tenue, le 5 février dernier, au siège de l'Unpef (Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation), à Alger, ont décidé de durcir son mouvement de protestation pour dénoncer «les atteintes aux libertés syndicales, les mesures prises récemment pour ce qui est de la retraite, les réformes du code du travail ainsi que la dégradation du niveau de vie des citoyens». Les syndicalistes grévistes dénoncent également «la détérioration du pouvoir d'achat des Algériens». C'est face à tous ces problèmes que l'Intersyndicale a décidé d'organiser une grève nationale. Pour le président du Snapest, Meziane Meriane, «cette grève se veut comme un message d'alerte au gouvernement sur les dossiers en suspens, dont celui du pouvoir d'achat des citoyens qui est en nette détérioration depuis plus de deux années». «L'intersyndicale avait longtemps lutté pour arracher des augmentations salariales au profit des travailleurs, mais on les voit résorber par l'inflation» a-t-il expliqué. Selon lui, la classe moyenne et inférieure souffrent de cette dégradation des conditions de vie décente. Meriane rappelle que c'est au gouvernement, «de sauvegarder le pouvoir d'achat». Le président du Snapest a énuméré plusieurs «mécanismes» qui existent déjà et qui peuvent selon lui, rehausser les salaires. Il a notamment cité, «la baisse de l'IRG et l'instauration de l'impôt sur les fortunes». Au sujet des libertés syndicales, il a cité le cas des syndicalistes dans le secteur des Télécoms «abusivement» licenciés et non rétablis dans leur droit après avoir eu gain de cause devant la justice. Il est notamment question de protestation contre le code du travail et la retraite anticipée. Même son de cloche chez les cinq syndicats de la coordination syndicale de l'Education, à savoir l'Unpef, le Snapest, le Snte, le Satef. Les adhérents dans les différents syndicats de la Santé ont répondu à 75% à la grève nationale de l'intersyndicale des travailleurs de la Fonction publique. Alors que le taux de suivi a atteint 23% chez les fonctionnaires de la Poste. Si les revendications de quatorze syndicats ne seront pas prises en compte par le gouvernement, un nouveau débrayage dans le secteur de l'éducation aura lieu, le 20 et 21 février prochains. Le tribunal d'Alger la déclare «illégale» Le Tribunal administratif d'Alger a jugé illégale la grève à laquelle a appelé, hier, le Syndicat national des praticiens de santé publique (Snpsp) suite à une requête introduite par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. «Le Tribunal, statuant publiquement et par défaut, en matière de référé d'heure à heure, déclare illégale la grève annoncée par le Syndicat national des praticiens de santé publique en vertu du préavis du 04/02/2018 relatif à une grève nationale générale le 14/02/2014 avec organisation de sit-in le même jour à travers toutes les wilayas», lit-on dans l'ordonnance de référé numéro 189/2018.