Après avoir frappé à toutes les portes afin d'alerter les pouvoirs publics sur la nécessité de protéger la bande du littoral est de la wilaya, la population de la commune de Souk Letnine, à 30 km à l'est de Béjaïa a procédé hier à la fermeture de la route nationale n° 9 reliant la wilaya à Sétif et Jijel. Très tôt dans la matinée de dimanche, les automobilistes se dirigeant dans les deux sens ont trouvé la RN9 fermée à hauteur du lieu-dit la sablière, entre Aokas et Souk Letnine. «Non à la destruction de la bande boisée», «Non à la prostitution», «Protégeons nos plages», «Arrêt immédiat des travaux de construction d'hôtels», pouvait-on lire sur les banderoles que brandissaient les protestataires. «Nous demandons de vrais projets d'investissement sur la côte pour endiguer le fléau du chômage et non pas des projets touristiques, source de nuisances de tout ordre pour la localité», fulminent de jeunes manifestants. «Nous ne sommes contre personne. Nous voulons simplement avertir les pouvoirs publics sur l'impact de tels projets sur l'environnement», expliquent-ils. Les habitants sont passés à l'action après avoir constaté que des investisseurs bénéficiaires de lots de terrains accordés par le Calpiref ont lancé leurs chantiers sans tenir compte de l'opposition citoyenne. Depuis l'attribution de décisions d'investissement dans cette zone d'expansion touristique, de vives polémiques opposent les autorités aux citoyens des deux communes d'Aokas et de Souk Letnine. Les pouvoirs publics, pressés de concrétiser sur le terrain les décisions prises en haut lieu pour la relance du tourisme dans le pays, ont accordé via le Calpiref des lots de terrain à des personnes étrangères au domaine du tourisme, à en croire un ex-vice-président de l'APW. Un motif de plus pour les populations des deux communes pour faire plier les autorités et les ramener à surseoir à toutes les décisions d'investissement sur la bande boisée longeant le littoral est. Ce n'est pas la première fois, faut-il souligner, que les habitants organisent une action de rue. En décembre passé, les populations des communes d'Aokas et de Souk Letnine ont organisé une imposante marche pour demander la protection de la bande boisée. Une action soutenue, au demeurant, par des députés et des élus locaux.