Ils tiennent sérieusement à la bande boisée de leur région. Ils l'ont de nouveau fait savoir, hier, de manière musclée. Les citoyens de la côte est de Béjaïa ne lâchent pas prise. Issus des municipalités de Souk El-Tenine, Melbou et Aokas, soit les localités balnéaires de la région est de Béjaïa, plusieurs dizaines de citoyens ont fermé, hier, la RN 09 pour protester contre la tentative de destruction de la bande boisée de la région et crier leur refus aux nombreux projets d'investissement touristiques (complexe et village touristiques) qui sont prévus dans le cadre du Calpiref (Comité d'assistance à la localisation, la promotion de l'investissement et à la régulation du foncier. Plusieurs associations de l'est de la wilaya (une vingtaine au total) ont de nouveau fait part de leur refus catégorique à tout projet qui porterait atteinte à cette bande, boisée jugée poumon de la région. «Tant qu' aucune réponse n'a été apportée à nos différents et récurrents appels et cris, nous allons demeurer mobilisés», affirme un représentant du mouvement associatif local pour contrer ces projets «qui n'apporteront rien de plus à nos populations et à nos communes sur le plan économique et social», estimant que «ces nombreux complexes touristiques vont, au contraire, encourager uniquement la débauche, l'immoralité et menacer la sécurité des habitants, encourager le délinquance et porter atteinte aux moeurs de la région et par ricochet, dévier nos jeunes garçons et filles du droit chemin». «Après avoir saisi les autorités leur rappelant les différents traités signés par l'Algérie, notamment le traité de la COP 21, le traité de Barcelone sur la protection de la Méditerranée et de son littoral et les lois de la République sur la protection de l'environnement, les protestataires, qui ont aussi saisi le Premier ministre sur «le danger de déboisement de cette parcelle avec ses conséquences désastreuses, nous revenons encore une fois dire que nous sommes là et jusqu'à l'annulation de tous les projets. «Non à la destruction de la nature», disent-ils en choeur. A rappeler que le début des hostilités contre la nature a coïncidé avec le début du projet de construction hôtelière sur la bande boisée de Souk El Tenine. Cette côte qui s'étend jusqu'à Aokas. Sous l'impulsion du mouvement associatif, la population a multiplié les rencontres pour s'opposer à l'implantation des deux zones d'expansion touristique d'Aokas et de Souk El Tenine. Un comité de sauvegarde de la bande boisée d'Aokas a été installé lors d'une assemblée tenue au centre culturel de la localité. «Oui, aux projets de développement économique et durable, respectueux de l'environnement et non à la prédation et à la destruction de la nature!», tel est le slogan principal. Un rapport sur l'impact écologique, environnemental et de santé publique sur la disparition de cette bande boisée, adressé à tous les responsables au nom des habitants des communes d'Aokas, Souk El Tenine et Melbou, rappelle les différentes lois protégeant les domaines forestier et maritime, en plus du traité de Barcelone, ratifié par l'Algérie, sur la protection de la Méditerranée et de son littoral et l'accord de la Cop21, signé et validé par l'Algérie, sur la protection de l'environnement. Se trouvant à proximité d'une décharge à Aokas, la bande boisée absorbe le taux de mercure et de l'hydroxpyrene se dégageant des volutes et particules émanant des gaz nocifs de celle-ci, en plus du fait que ces arbres constituent le poumon oxygénant l'ensemble des villages avoisinants.