Le président de la Caisse nationale des retraites, Djamal Melouka, a déclaré que la CNR connaît une situation financière délicate, en raison du déséquilibre entre travailleurs actifs cotisants et retraités. C'est ce qu'ont rapporté, hier, des sites électroniques. Ce déséquilibre est accentué, selon le DG de la CNR, par les départs massifs en retraite anticipée. Pour l'année 2017, plus de 150.000 salariés ont fait valoir leur droit à la retraite, a-t-il précisé. Il a fait savoir que l'Etat a débloqué une enveloppe de 500 milliards DA pour l'année 2018 afin de faire face au déficit de la Caisse. S'agissant de la réévaluation annuelle des retraites qui se fait le mois de mai de chaque année, en vertu de la loi 82-12, le patron de la CNR n'est pas affirmatif, expliquant que «la question sera étudiée par le Conseil d'administration, en collaboration avec les deux ministères du Travail et des Finances. La CNR procède chaque année à la revalorisation des pensions de retraites pour aider les retraités à faire face à l'inflation. Selon M. Mellouka, la situation financière difficile de la CNR est le résultat aussi du faible niveau de cotisation des travailleurs. Pour ce qui est des dépenses mensuelles de la CNR, son directeur général avance «le chiffre de 90 milliards de dinars pour couvrir un peu plus de trois millions de retraités». Le DG de la CNR a eu déjà à alerter sur la situation de la Caisse. La Caisse connaît depuis 2013 de sérieuses difficultés financières. Cette situation, qui ne cesse de s'aggraver, est liée à deux principaux facteurs. Le premier, explique M. Melouka, est le départ massif à la retraite conformément au dispositif 97-13 permettant la retraite sans condition d'âge. Le deuxième facteur est la baisse considérable de l'emploi au courant ces trois dernières années, notamment dans des secteurs à fort taux d'employabilité comme le bâtiment et les travaux publics. Une baisse qui est la conséquence directe de la crise financière générée par la chute continue et importante des prix du pétrole depuis juillet 2014. La CNR qui fonctionne exclusivement des cotisations des salariés, est loin du seuil fixé pour garantir la pérennité du système des retraites, à savoir 5 cotisants pour un retraité. Elle est arrivée aujourd'hui à 2 cotisants pour un retraité. Il existe 6 millions de cotisants à la Cnas pour 3 millions de retraités. Sans oublier 1 million d'ayant-droits. Le soutien de l'Etat est donc inévitable pour pallier à ce déséquilibre. Le directeur général de la CNR avait plaidé pour une réforme du système des retraites et plus de sensibilisation à la direction des employeurs à déclarer leurs employés. La masse monétaire nécessaire pour le paiement des retraités est estimée à plus de 1000 milliards DA par an. Ce constat appelle à la mobilisation de toutes les parties pour la pérennité du système national de retraite.