La Caisse nationale des retraites (CNR) traverse, depuis quelques années, une période de perturbations délicate sur le plan financier. Le départ massif à la retraite anticipée, conjugué à la baisse sévère des postes d'emploi, engendrée par la crise, ont mis la CNR dans une situation financière complexe. Parmi les solutions envisagées afin de rééquilibrer la caisse, le directeur général, Slimane Melouka, évoque la création d'une branche pour la retraite complémentaire. «C'est un système déjà instauré dans certaines mutuelles. C'est l'une des mesures qui pourraient apporter un plus, une procédure qui a eu des résultats dans des pays développés», argue-t-il. Il s'agit d'un système libéral. Il permet à celui qui veut bénéficier d'un complément de retraite au moment de faire valoir ses droits de pouvoir avoir un avantage de plus. Il faut en parallèle qu'il paye des cotisations, précise M. Melouka. Cette démarche peut constituer l'une des réformes dont a besoin impérativement le système de retraite qui a montré ses limites après 35 ans d'existence. La CNR, qui vit exclusivement des cotisations des travailleurs, est loin du seuil requis à même de garantir la pérennité du système des retraites, fixé à 5 cotisants pour un retraité. De nos jours, le rapport a baissé et s'est établi à 2 cotisants pour un retraité. Ce qui équivaut, estime Slimane Melouka, directeur général de la CNR, à 6 millions de cotisants à la Cnas pour 3 millions de retraités dont un million d'ayants droit. C'est dire le déséquilibre financier que vit actuellement la caisse. «D'où l'abrogation de l'ordonnance liée à la pré-retraite qui a contribué à la baisse des départs de 180 000 en 2016 à environ 50 000 en 2017», explique-t-il sur la radio Chaîne III. Selon M. Melouka, la caisse dépense annuellement plus de 900 milliards de DA. Il y a lieu d'ajouter une contribution de l'Etat compensant environ 140 milliards de DA/an, soit un total de plus de 1 000 milliards de DA. L'appoint de l'Etat est destiné à certaines couches de la société, dont celles ne cumulant pas suffisamment d'années de cotisations. Le déficit que la CNR connaît actuellement est estimé à 500 milliards de DA. Il a été compensé par un apport de la Caisse nationale des assurances sociales (Cnas) et de la Caisse nationale d'assurance chômage (Cnac). (900 milliards de DA). En dépit de toutes ces contraintes financières, la revalorisation annuelle de la retraite, décidée par l'Etat, «ne sera pas remise en cause et ne sera jamais supprimée», tient à rassurer le DG. Il rappelle que cette année, la réévaluation est établie à 2,5% et a touché plus de 2 millions de retraités. Ce qui a engendré une dépense supplémentaire de 20 milliards de DA, souligne M. Melouka. B. K.