Les prix des voitures assemblées localement font l'objet depuis le début de mécontentement de la part des clients. Comparés à ceux importés ou ceux vendus à l'étranger, les véhicules montés dans les usines installés en Algérie sont trop cher et ce en dépit des avantages fiscaux, parafiscaux, fonciers et bancaires accordés par les pouvoirs publics. Pour réguler le marché et usant de son droit regard, le ministère de l'Industrie et des mines a exigé des assembleurs de communiquer les prix de chaque modèle sorti d'usine. «Même si la mission du gouvernement n'est évidemment pas de fixer les prix, nous allons dans l'avenir ouvrir les yeux», a rassuré hier à Alger le ministre de l'industrie et des mines, Youcef Yousfi, lors d'un point de presse tenu à l'occasion de l'ouverture des premières journées techniques sur la sous-traitance des véhicules (JSTV) qui se poursuivent aujourd'hui à l'hôtel El Aurassi. Admettant que les prix sont au-delà des niveaux appliqués ailleurs, le ministre a toutefois rassuré que «les prix seront étudiés pour qu'ils soient aux standards internationaux». Evoquant la question de la qualité des pièces fabriquées ou qui seront fabriquées localement, Yousfi a fait en sorte de renvoyer la balle aux sous-traitants eux-mêmes en disant que les constructeurs automobiles n'ont pas intérêt à intégrer des pièces qui ne répondraient pas à ses normes, car cela y va de sa réputation. En réalité, depuis l'imposition par les pouvoirs publics des licences d'importation pour les véhicules neufs et la baisse de l'offre, le peu d'unités produites localement sont écoulées à des prix forts, répondant ainsi au principe de l'offre et de la demande, mais aussi profitant d'un vide juridique qui permettrait de plafonner les prix. En réalité, si l'Algérie a réduit sa facture des importations des véhicules neufs de 7 milliards de dollars à moins de 2 milliards de dollars, elle continue de débourser pas moins de 8 milliards de dollars de pièces de rechange par an. Après des années d'importation, l'Algérie veut passer au stade de pays exportateur de pièces de rechange. "Notre objectif n'est pas le montage de véhicules, même s'il constitue un jalon nécessaire d'apprentissage, mais la participation active au processus de fabrication avec une intégration progressive. C'est là la condition sine qua non du succès de l'implantation et du développement pérenne de l'industrie automobile dans notre pays", a déclaré le ministre. Dans ce sens, il a indiqué que "nous ne partons pas de rien. Cela fait une cinquantaine années que la SNVI produit des véhicules industriels bien appréciés d'ailleurs par les utilisateurs et avec un taux d'intégration supérieur à 80%. De plus, grâce aux aides, appuis et incitatifs divers mis en place depuis une dizaine d'années, nous avons assisté à une véritable renaissance de l'industrie algérienne après une période difficile". Lors de cette rencontre à laquelle a pris part plusieurs concessionnaires automobiles, Mahieddine Tahkout, responsable de Hyundai Algérie a indiqué que son entreprise a «signé 11 contrats avec une entreprise iranienne dans le domaine des pièces détachées». Il a, par ailleurs, révélé que le premier véhicule de l'usine de montage de Suzuki sortira le 1er mai prochain, ajoutant "cette usine commencera avec un taux d'intégration de 15% et fabriquera les pièces détachées à Saïda. Le prix du véhicule ne dépassera pas les 1,2 million de DA. Nous pouvons satisfaire le marché jusqu'à 150.000 véhicules".