La chanteuse andalouse Lamia Aït Amara a crée un nouveau spectacle intitulé : «Mes Origines», qu'elle présentera le 09 Mars prochain au Théâtre national algérien, Mahieddine Bachtarzi. Après avoir conquis la scène artistique nationale par son talent, sa créativité et sa grande ambition, la chanteuse Lamia Aït Amara, la trentaine à peine entamée, poursuit son bonhomme chemin en réalisant ses rêves, qu'elle n'hésite pas d'ailleurs à partager avec son public. Pour ce tout nouveau spectacle, la jeune Lamia a décidé de creuser dans ses propres origines. "J'ai été bercée depuis ma tendre enfance par ces douces mélodies, cette poésie très profonde...Des textes magnifiques écrits par de grands maîtres, que mon père aimait tant partager avec nous. J'avoue avoir manqué de courage pour m'attaquer à un répertoire différent de mon empreinte musicale. Du coup, le compromis pour moi était naturellement d'y joindre ma passion qui est la musique andalouse. Et c'est sans surprise que j'ai vu mon père heureux de voir la concrétisation de ce projet, qui m'a pris six mois de travail intense, mais dont l'idée remonte à mon retour sur scène...», écrit Lamia Aït Amara en prélude de son projet. Cette chanteuse à la voix suave et angélique dira que la musique andalouse est définitivement ancrée en elle et fait partie de ses origines. «Finalement, mes origines sont la fusion entre ma passion et mes émotions», estime-t-elle. En effet, et pour ce nouveau spectacle aux allures de confession, Lamia dira que c'est «une mosaïque qui réunit arabité et amazighité, fusionné dans le but de témoigner de la richesse culturelle de l'Algérie qui a la capacité de réunir et de rapprocher, toutes générations confondues, quelles que soient les traditions et les coutumes à travers la meilleure des langues, la musique» poursuit-elle. Dans son travail de fusion entre ces deux univers (musique andalouse et poésie berbère) à priori différents, Lamia promet à son public un voyage à travers plusieurs époques et cultures toutes en harmonie, portées par une conception orchestrale nouvelle. «Même si j'ai introduit dans ce travail de nouveaux instruments pour répondre aux exigences de ces deux répertoires, j'ai veillé à garder l'esprit et l'harmonie que ces deux univers dégagent. Ainsi, l'orchestre qui m'accompagnera sera composé de virtuoses tels que Mokhtar Choumane au Ney, Nadjib Gamoura à la contre basse ou encore Imad Belhouari au Qanoun...». Concernant les titres que Lamia interprétera durant son concert, elle n'en dévoilera aucun, préférant garder la surprise pour la soirée du 9 Mars. Pour ce qui est des chansons berbères qu'elle accompagnera de grands classiques du répertoire andalou, elle dira seulement, que les titres en question appartiennent à de grands maîtres tels que Cherif Kheddam, Akli Yahyaten, Idir ou encore Slimane Azem… Un parcours envieux Pour ceux qui ne connaissent pas encore Lamia Aït Amara, il s'agit d'une belle et talentueuse interprète qui pousse son ambition toujours plus loin pour marquer de son empreinte sa verve artistique. Riche d'une longue formation andalouse, à 4 ans déjà et alors que d'autres jouaient à la poupée, Lamia apprenait déjà le solfège et s'immergeait dans l'univers ancestral et puriste de la musique arabo-andalouse. Elle a ainsi passé 15 ans au sein de l'association les Rossignols d'Alger, qu'elle a d'ailleurs vu naître sous la direction du professeur Youcef Ouznadji, élève du défunt cheikh Sid Ahmed Serri. Elle y apprend le jeu instrumental du R'bab et du Oud…A 18 ans, Lamia rejoint l'association El Inchirah sous la houlette du professeur Smail Hini, et y devient soliste principale… Ingénieur commercial de formation et jeune maman, Lamia a su, après une absence de quatre ans, se réapproprier la scène avec une grande aisance. En effet, en 2014, Lamia entame une carrière solo et initie des projets de recherche et de fusion musicale, notamment avec le chef d'orchestre tlemcenien, khalil Baba Ahmed, donnant naissance au spectacle, «Traversée Andalouse». Munie de sa voix suave, elle réussit même à entrer dans le cercle très réduit des nouvelles chanteuses et ambassadrices de la chanson andalouse. Avec sa capacité de passer d'un registre à un autre, et à se balader entre les frontières musicales, elle déploie ainsi sa voix sur un large répertoire autour de la nouba arabo-andalouse, d'airs classiques tout en naviguant entre les écoles du genre Sanâa d'Alger, Gharnati de Tlemcen, et Malouf de Constantine. Elle trouve aussi son inspiration dans le Hawzi, ou encore le Melhoun marocain. Chantant avec beaucoup d'amour et forte d'une belle présence scénique, la jeune interprète a, pour rappel sorti en octobre dernier, son premier album, Cham's (Ostowana édition). Et parce qu'elle cherche toujours à se découvrir, son envie de création, de partage et de découverte la transporte en terre Grecque, où elle découvre la voix exceptionnelle d'Elena Vasileiadi. Lamia prend de suite contact avec elle et lui propose de fusionner leur deux univers. Un rêve qui a pris forme dans le projet «Agora», présenté en septembre dernier à l'Opéra d'Alger, Boualem Bessaiah...