Le nombre des personnes qui souffrent d'insuffisance rénale chronique est en hausse. D'après les spécialistes, plus de 26.000 malades sont hémodialysés et l'idéal est de trouver des donneurs pour sauver des vies. En marge d'une journée d'étude sur le don d'organes, du point de vue religieux, médical et légal, organisée conjointement par la Direction des affaires religieuses et des wakfs de Sidi Bel-Abbés et la Direction de la santé publique, les médecins spécialistes tirent la sonnette d'alarme et invitent les imams et les gens de culte à sensibiliser la population à aider leurs proches et les personnes même étrangères au milieu familial, à avoir le droit à un rein, ou un autre organe vital qui les aident à survivre. La journée a été animée par des médecins spécialistes et des cadres des affaires religieuses, à savoir M. Kamel Bouzidi membre du Conseil national des fatwas au ministère des Affaires religieuses et des wakfs, le professeur Akhdar Akhdari de l'Université d'Oran, le professeur Boublenza et le professeur Bouterfas du service de la médecine légale du CHU de Sidi Bel-Abbés, et le docteur Bouterfas Belabbes du service de néphrologie /dialyse du CHU docteur Hassani. D'après les chiffres communiqués, le nombre de demandes de transplantation d'organes est en hausse, notamment la greffe du rein. D'après la DSP, 230 greffes de reins en 2017 ont été effectuées à l'échelle nationale dans les hôpitaux, dont le nombre le plus élevé a été enregistré à l'hôpital de Batna qui a réussi 77 greffes rénales. L'hémodialyse est un moyen de traitement provisoire d'une durée limitée à 5ans, en attendant la transplantation du rein, le seul moyen de sauver le malade, dira le directeur. Docteur Bouterfas du service de néphrologie, a précisé qu'au niveau local, il existe 460 cas souffrants d'insuffisance rénale, et 161 malades hémodialysés sont pris en charge au CHU, alors qu'en 2006 le service comptait 6 malades seulement, en mettant l'accent sur le coût annuel estimé à 1.872.000,00 DA les frais pour chaque patient, qui doit passer 156 séances d'hémodialyses en une année. Les diabétiques et les hypertendus sont les cas les plus exposés au risque de l'insuffisance rénale chronique, précisent les spécialistes. L'équipe de médecins spécialistes de la transplantation des reins du CHU de Sidi Bel-Abbès qui a réussi à sauver 13 enfants en collaboration avec une équipe médicale belge entre 2006 et 2008, compte reprendre au cours de cette année, après une longue rupture, après l'acquisition d'un nouvel équipement spécialisé, dira le docteur Bouterfas. Du point de vue légal, les spécialistes ont expliqué aux présents les lois à respecter qui protègent de part et d'autre le donneur et le receveur d'organe. Ils ont détaillé les droits du mineur qui ne peut en aucun cas donner son organe, même avec l'autorisation de ses parents, jusqu'à l'âge de 19 ans. Les avantages de la transplantation ainsi que le droit d'informer le donneur sur les risques à encourir, ont été également expliqués aux présents, outre des étapes à suivre de la greffe d'un organe des donneurs vivants. Le problème qui se pose actuellement est la greffe d'organe prélevé des personnes décédées, où celles qui sont cliniquement mortes. Les cadres des affaires religieuses et des wakfs ont largement débattu ces deux points, et estiment que le médecin est la seule personne capable d'évaluer l'état de santé de son malade, sachant que la greffe devrait se faire pour certains organes vitaux en une durée limitée qui ne saurait dépasser 24h. Les gens de cultes étaient sollicités à faire passer les messages à même convaincre les citoyens à avoir cette culture de don d'organes.