Les regards seront braqués aujourd'hui vers le Centre technique national de Sidi Moussa qui abritera l'assemblée générale ordinaire de la Fédération algérienne de football (FAF), la première du mandat de Kheireddine Zetchi, successeur de Mohamed Raouraoua le 20 mars 2017. Zetchi va présenter ses premiers bilans moral et financier lors de cette très attendue AG ordinaire. C'est un premier test grandeur nature et risqué pour le nouveau patron de la FAF, élu déjà avec 35 voix contre et ayant encore du mal à faire l'unanimité au sein de la famille footballistique, après notamment une première année des plus agitées et parsemée d'embûches aux commandes de la balle ronde algérienne. Son bilan moral est loin d'être satisfaisant, eu égard aux résultats enregistrés par la sélection nationale, éliminée sans gloire dans les qualifications au Mondial 2018 sous la houlette de l'Espagnol Lucas Alcaraz qu'il avait engagé sans consulter les membres du Bureau Fédéral. Alcaraz s'est avéré un très mauvais choix et il a été sacrifié après trois défaites de suite contre la Zambie, en aller et retour, et le Cameroun, sans oublier l'échec subi avec les A' face aux voisins libyens dans les qualifications au CHAN 2018. Son dossier n'est pas encore clos étant donné qu'il avait saisi la FIFA pour être indemnisé par la FAF qui l'a remplacé par Rabah Madjer, un autre choix fortement contesté, car l'ancienne star du FC Porto est restée plusieurs années en chômage technique. La nomination de Fodil Tikaouine au poste de Directeur technique national figure aussi parmi les premières erreurs de Zetchi qui s'est racheté par la suite en faisant appel à Rabah Saâdane et à Boualem Charef pour s'occuper de la DTN et des sélections nationales de jeunes. La guéguerre avec Mahfoud Kerbadj, la dissolution de la Ligue de Football Professionnel (LFP) et la résurgence du phénomène de la violence dans nos stades sont les autres points noirs dans le premier bilan moral du nouveau président de la FAF, qui a retrouvé le sourire ces derniers jours avec les qualifications des sélections féminine et U20 masculine au second tour dans les éliminatoires des CAN 2018 et 2019 de ces catégories. Un vote à bulletin secret risqué Sur le plan financier, le premier bilan de Zetchi est positif. Un excédent de 200 milliards de centimes a été enregistré jusqu'au 31 décembre, même si le nouveau patron de la FAF, qui a dépensé 121 milliards de centimes, n'a pas signé de nouveaux contrats de sponsoring. La Fédération demeure en très bonne santé financière. Il est à rappeler que Raouraoua avait laissé plus de 730 milliards de centimes dans les caisses. Raouraoua sera le grand absent lors de l'AG d'aujourd'hui, au même titre que Kerbadj qui n'est plus président de la LFP, laquelle ne sera pas représentée aujourd'hui dans la mesure où elle est dirigée provisoirement par Amar Bahloul et Ali Malek, membres déjà de l'AG, en leur qualité de présidents de la ligue d'El-Tarf et de la ligue de football amateur respectivement. Raouraoua devait assister à cette AG et prendre même la parole, mais le tirage au sort de la coupe arabe des clubs, coïncidant avec cette assemblée, a changé la donne. Certains de ses partisans comptent mener la vie dure à Zetchi aujourd'hui et accomplir un travail dans les coulisses pour que ses bilans soient rejetés, synonyme de destitution. Les opposants du nouveau patron de la FAF misent le vote à bulletin secret pour créer la surprise. Si les bilans de Raouraoua avaient tous été adoptés à mains levées et à l'unanimité, même après la mise en conformité des statuts de la FAF avec le Décret exécutif n° 14-330 du 4 Safar 1436 correspondant au 27 novembre 2014 fixant les modalités d'organisation et de fonctionnement des fédérations sportives nationales ainsi que leur statut-type, ceux de Zetchi devront être soumis à un vote à bulletin secret, conformément à l'article 12 de ce Décret. «Les délibérations de l'assemblée générale sont adoptées à la majorité des voix exprimées. En cas de partage égal des voix celle du président est prépondérante. Les bilans moral et financier sont adoptés au vote à bulletin secret ", stipule cet article. C'est un vote risqué, mais Zetchi et les membres de son équipe sont très confiants, à la veille de ce premier test devant les membres de l'AG, qui sont face à une lourde responsabilité. La destitution de l'actuelle direction de la FAF, au bout d'une première année passée dans l'auguste maison de Dely Brahimi, peut être lourde de conséquences. La situation de notre football est déjà critique, voire au bord de l'explosion». «Cette assemblée doit être une occasion pour se remobiliser afin de relancer notre football», lance Abdelhakim Serrar, très satisfait du travail accompli par la nouvelle direction de la FAF au niveau des sélections de jeunes. Si les bilans de Zetchi sont adoptés, les membres de l'AG auront aussi à approuver le plan d'action et le budget de l'exercice 2018.