Alors que les investisseurs attendent d'en savoir plus sur l'accord sur le nucléaire iranien tandis que la vigueur du dollar américain pèse sur les cours, les prix du pétrole reculaient hier en cours d'échanges européens. Dans la journée, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin valait 74,47 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 27 cents par rapport à la clôture de la veille. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance cédait 27 cents à 67,92 dollars. «Le pétrole est sous pression car la vigueur du dollar fait de l'ombre aux tensions géopolitiques», a résumé Lukman Otunuga, analyste chez FXTM. Le dollar sert de référence aux prix du baril, donc sa hausse rend le pétrole plus coûteux pour les investisseurs utilisant d'autres devises. Mais les cours restent proches de leur plus haut niveau depuis fin 2014. «Les prix ont profité jeudi du risque de sanctions américaines contre l'Iran, du plongeon de la production vénézuélienne et d'une demande mondiale robuste», a énuméré Sukrit Vijayakar, analyste chez Trifecta Consultants. A l'approche de la date butoir du 12 mai pour que les Etats-Unis renouvellent l'accord sur le nucléaire iranien, les marchés suivent de près la relation entre le deuxième importateur mondial et le troisième plus grand producteur de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). La chancelière allemande Angela Merkel est attendue vendredi à Washington pour une ultime tentative européenne de convaincre Donald Trump de sauvegarder l'accord qui avait permis de lever les sanctions contre les exportations iraniennes. Le nouveau chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, très critique de l'accord, a par ailleurs été investi par le Sénat. «Concrètement, il faut déjà faire une croix sur l'accord, et le marché s'y prépare», a estimé Stephen Brennock, analyste chez PVM. «Des sanctions unilatérales des Etats-Unis auront un effet sur les exportations iraniennes, mais cela sera moins drastique que les sanctions internationales imposées entre 2012 et 2015», ont nuancé les analystes de BNP Paribas.