La société Michelin Algérie (SMA) dont les actifs ont été rachetés à hauteur de 67% par le groupe Cevital d'Issaâd Rebrab lève le doute au sujet du droitde préemption que compte introduire l'Etat à propos de cette transaction paraphée en mai. De sources sûres de Michelin Algérie, nous apprenons que ce droit en question sera appliqué à la suite d'une correspondance paraphée par le secrétaire général du ministère de l'Industrie de la PME et de la promotion des investissements. Un responsable de Michelin Algérie confirme sous couvert de l'anonymat que le courrier dudit ministère daté du 4 septembre a été adressé au notaire en charge de l'établissement et de l'enregistrement de l'acte de vente de Michelin Algérie au profit de Cevital. «Cette vente risque ainsi d'être compromise et l'acte notarié ne sera pas établi encore moins enregistré maintenant que la volonté de l'Etat de faire valoir son droit de préemption est un fait indéniable», ajoute notre source. La société Michelin Algérie se dit courroucée à la suite de cette mesure décidée par le ministère de l'Industrie à quelques semaines de la fermeture du site se trouvant dans la localité de Bachdjarah à Alger. «Il s'agit d'un camouflage», dit-il amèrement. Au moment où nous mettons sous presse, les responsables en poste au niveau du département ministériel que dirige Cherif Rahmani observent un mutisme concernant ce droit de préemption, dit-on sur instruction du Premier ministre Abdelmalek Sellal. Pendant la journée d'hier, nos multiples tentatives pour entrer en contact avec le service de presse du ministère de l'Industrie dans le but de confirmer l'information sont restées vaines. La seule confirmation nous parvient donc de la société Michelin Algérie au sujet de laquelle le sort des 650 employés sera livré à des lendemains incertains avec l'annonce de la fermeture de cette usine prévue fin octobre. Si le droit de préemption existe, cela veut dire que l'entreprise de fabrication de pneumatiques sera rachetée par l'Etat algérien et non pas par Cevital, ce qui rend caduque de facto les termes de l'accord signé en mai, traitant de l'avenir du personnel. Il est à noter que l'information concernant le droit de préemption que compte prévaloir l'Etat concernant la transaction entre Michelin Algérie et Cevital a été d'abord dévoilée par le député du PT, Smaïn Kouadria, avant qu'elle ne soit confirmée par un responsable de Michelin. Cités par d'autres sources concordantes, certains experts en la matière soutiennent que les deux partenaires, à savoir Cevital et Michelin Algérie, peuvent contourner la volonté de l'Etat d'imposer son droit de préemption dès que l'accord conclu entre les sociétés du secteur privé traite d'une augmentation du capital et non pas d'une cession.