Nul ne peut s'aventurer en véhicule actuellement dans les régions frontalières s'il ne prend pas ses précautions car il est impossible de se faire ravitailler en carburant dans les stations-service de la région qui sont siphonnées généralement de nuit ou tôt le matin. L'autre alternative réside chez les revendeurs qui cèdent le litre d'essence au vu et au su de tout le monde à 150 Dinars. Certaines demeures se sont reconverties en stations clandestines et où des centaines de jerricans de carburant sont entreposées avec tous les risques encourus. On dirait que les responsables se soucient peu de la vie des citoyens et encore moins les trafiquants dont seul le profit les intéresse et les guide. On imagine les dégâts causés si un dépôt clandestin de carburant venait à exploser et on imagine le danger permanent auquel les trafiquants s'exposent et exposent le quartier. A Maghnia et dans les localités frontalières, les contrebandiers exposent les jerricans de carburant devant les habitations et proposent le produit aux gens dans le besoin. Les mesures prises par les autorités locales en matière de rationnement de carburant ont beaucoup aidé ces trafiquants. Ils ont recruté de nouveaux hallabas pour les approvisionner. Les gains engrangés sont énormes quand on sait qu'à la pompe le litre ne fait que 23 DA. On ne pense même plus à l'exporter illégalement vers le Maroc car les bénéfices sont conséquents et les risques amoindries. Certains ont même trouvé la parade. On loue une voiture et on verse dans le trafic de carburant. Les 120 litres d'essence sont cédés aux trafiquants à 5150 DA. C'est devenu une aubaine pour certains chômeurs qui ne rêvaient guère d'une telle opportunité.