Des milliers de jeunes et de moins jeunes tels les retraités et même une certaine frange active à l'exemple des enseignants s'adonnent à cette activité illégalement florissante. La crise du carburant persistante dans la région extrême-ouest du pays est due en grande partie au commerce informel transfrontalier du carburant, qui constitue un véritable casse-tête pour les automobilistes qui font des sacrifices énormes à chaque fois que le besoin de s'approvisionner au niveau des stations-services se fait sentir. C'est le parcours du combattant pour réussir un “plein" pour les plus téméraires ; quant aux autres ils se rabattent sur les revendeurs de carburant. C'est un commerce parallèle qui s'est installé au sein même des quartiers, ce qui n'est pas sans présenter un danger permanent pour les riverains. Les contrebandiers stockent d'importantes quantités de carburant chez eux pour les revendre à des prix très avantageux. Ainsi, le litre de gasoil ou d'essence tarifé à 20 DA à la station-service est revendu à plus de 40 DA, soit un bénéfice substantiel que l'automobiliste débourse sans rechigner. Cet état de fait encourage la multiplication de ce genre de commerce illicite qui fait des émules. C'est un phénomène progressif délétère, puisqu'il a été comptabilisé sur les 10 dernières années 9 morts à cause d'incendies provoqués chez les revendeurs informels. Des milliers de jeunes et de moins jeunes tels les retraités et même une certaine frange active à l'exemple des enseignants s'adonnent à cette activité illégalement florissante. Ainsi, le jerrican de 30 l qui est payé à environ 700 DA en Algérie est revendu à la frontière à 1500 DA, sinon plus, selon la période et la demande. Ce phénomène engendre dans son sillage, en plus des saignées économiques, des comportements négatifs pour la société. Parmi les plus alarmants figure la multiplication des accidents de la circulation que les “hallaba" provoquent. En effet, l'objectif principal des “hallaba" étant de faire le plus de pleins possible en aller-retour, cette situation les pousse à transgresser le code de la route. C'est ainsi que la RN35 reliant Maghnia à Tlemcen est devenue la plus meurtrière au niveau national. Les baudets qui sont utilisés pour le transport du carburant vers la Maroc représentent également un danger permanent sur les axes routiers frontaliers. Tout récemment, un contrebandier qui menait un baudet transportant du carburant sur la route du côté de Boukanoun a été à l'origine d'un grave accident. Le baudet a été percuté de plein fouet par un véhicule. Les éléments du groupement des gardes-frontières multiplient les actions contre les trafiquants qui bénéficient de complicités. Dans cet ordre d'idées, les forces de sécurité ont réussi à appréhender une caravane de baudets chargée de carburant, alors qu'elle s'apprêtait à passer illégalement de l'autre côté de la frontière. Quinze baudets chargés de jerricans d'essence ont été interceptés, représentant la saisie de plus 1500 l de carburant. Malgré les saisies de carburant quasi quotidiennes, le phénomène continue de prendre des proportions alarmantes. A.M