Parler d'investissement à Tizi Ouzou relèverait presque du ludique. Ce mot investissement est utilisé presque à tort te à travers dans un jargon qui ne lui sied souvent pas. Dossiers validés dossiers en instance, en cours d'étude ,... etc. Cela a toujours été le cas. Sur le terrain, l'investissement n'a aucun aucune évolution. Le tissu industriel de la wilaya est quasi-inexistant. Le chômage fait rage et ces pratiques bureaucratiques font toujours rage. Les chiffres ne sont pas synonymes de bonne santé de l'investissement. Chaque année, on fait le pont mais sur le terrain, rien n'avance. Durant l'année dernière, et toujours selon les chiffres en notre disposition, 230 projets d'investissement relevant du secteur privé ont été retenus depuis le début de l'année. La part du lion revient au secteur industriel avec 84 projets alors que l'agriculture avec 5 projetés seulement arrive en dernière place. Le secteur du tourisme a enregistré 11 projets et le reste concerne les services dont plusieurs projets dédiés à la santé. On relèvera que c'est le domaine de la santé qui a surtout connu le lancement de plusieurs projets d'investissements privés, à l'exemple d'une école paramédicale à Draâ El Mizan, une clinique d'ophtalmologie à Azazga, une clinique de chirurgie générale à Tizi Ouzou, et un centre médio-psychologique à Draâ Ben Khedda. On notera aussi que le secteur industriel privé a vu le lancement de certains projets à l'exemple de laiteries, de fabriques d'aluminium, de tréfilage et de briqueteries et d'aciéries au niveau des différentes zones d'activités de la wilaya. Le manque de foncier, encore et toujours En plus de certaines pratiques bureaucratiques, des lenteurs administratives etc, la disponibilité du foncier s'est toujours posée avec acuité au niveau de cette wilaya où potentiel foncier industriel est des plus réduits. Même au niveau des zones d'activités les blocages sont légion. La décision prise par les services de la wilaya, de récupérer les lots inexploités depuis plusieurs années par les anciens acquéreurs est de nature à donner une petite lueur d'espoir au secteur de l'investissement. C'est le cas à la zone d'activité de Tala Athmane, où plusieurs nouveaux projets ont pu avoir le jour depuis le début de l'année en cours suite à la récupération de dizaines de parcelles de terrain. Sur les 44 lots affectés et non exploités au niveau de la zone de Tala Athmane, 22 ont été récupérés et ont déjà fait l'objet de réaffectation à de nouveaux investisseurs par le wali de Tizi Ouzou dans le cadre d'une concession. L'assainissement du foncier demeure un problème majeur notamment au niveau des zones d'activités de la wilaya et cela passera par la récupération de l'ensemble des lots non exploités par les bénéficiaires et procéder par la suite à leur réaffectation à des investisseurs qui veulent réellement lancer des projets. Cette situation a compromis de nombreux projets d'investissement au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou, au point où certains investisseurs ont décidé de délocaliser leurs projets pour s'installer dans d'autres wilayas qui offrent de meilleures opportunités pour investir. Même l'annonce de la création d'une nouvelle zone d'activités à Draâ El Mizan, d'une superficie de 21 hectares n'est pas de nature à rassurer. On appréhende le fait de retomber dans les mêmes problèmes La nouvelle zone d'activité de Draâ El Mizan s'ajoutera à celle déjà existante d'une superficie cessible de plus de 57 ha répartie en 35 lots, dont 15 affectés à des investisseurs et 14 non attribués, les six lots restants étant réservés à l'équipement de la zone (4 lots) ou classés non cessible (2 lots). Tout est à faire Au niveau des zones d'activité et des zones industrielles tout reste à faire. La zone de Tala Athmane, sise à une quinzaine de kilomètres à l'est du chef-lieu de la wilaya, illustre bien une situation des plus kafkaïennes. Les promoteurs au niveau de cette zone industrielle exercent dans des conditions désastreuses, notamment le manque de la fibre-optique et d'accès pour se rendre dans cette zone. Une situation chaotique imposée par des acquéreurs des lots de terrain durant les 1980 pour des motifs d'investissement dans cette zone, qui malheureusement ont squatté les lieux à d'autres fins. Aujourd'hui, avec les opérations de récupération engagées, il est temps de faire un autre diagnostic et agir pour identifier les véritables créateurs de richesses. Tous les moyens nécessaires pour permettre aux investisseurs de travailler dans des conditions favorables doivent être mobilisés. Autrement, le secteur de l'investissement continuera à végéter.