Le ministère qatari de l'Economie a pris la décision d'interdire les produits en provenance d'Arabie saoudite et des Emirats arabes unis qui avaient soumis Doha à un blocus commercial il y a un an. Le litige politique opposant le Qatar à l'Arabie saoudite, l'Egypte, les Emirats arabes et le Bahreïn gagne du terrain. Une guerre commerciale oppose désormais Doha à ces pays. Un an après le début du blocus du Qatar par un groupe d'Etats arabes dirigés par Riyad, Doha a ordonné à tous les magasins du pays de retirer des rayons les marchandises provenant d'Arabie saoudite, des Emirats arabes unis, du Bahreïn et d'Egypte. Le gouvernement qatari souhaite en outre mettre fin à l'importation de produits laitiers saoudiens via des pays tiers. L'ordre intervient à quelques jours de l'anniversaire de la crise diplomatique qui oppose Doha à Riyad et ses alliés. Le 5 juin 2017, l'Arabie saoudite, le Bahreïn, les Emirats arabes unis et l'Egypte ont rompu leurs relations diplomatiques avec le Qatar, accusé de soutenir des groupes islamistes radicaux, et imposé un boycott commercial à son encontre. Le Qatar a ainsi dû chercher ses produits alimentaires importés ailleurs, notamment en Turquie, au Maroc et en Iran. Or, des marchandises saoudiennes et émiraties continueraient à arriver au Qatar via des ports au Koweït et à Oman. L'Iran est sanctionné par l'Arabie saoudite pour ne pas avoir accepté l'implication dans le front arabe contre le Qatar. Il y a quelques mois, tandis qu'il était en Arabie saoudite, le président américain a appelé les pays arabes à créer un front contre l'Iran. L'Arabie saoudite a salué l'initiative, mais le Qatar qui a des projets de gaz avec l'Iran a refusé l'implication dans ce front. En colère, le royaume des pétrodollars fait pression sur le Qatar. L'Arabie saoudite, l'Egypte, les Emirats arabes et le Bahrein ont rompu la coopération diplomatique avec le Qatar, soutenu par l'Iran et la Turquie. Il y a quelques semaines, et comme pour signifier au prince d'Arabie saoudite que Doha ne cédera pas à la pression instaurée par l'Arabie saoudite, l'émir du Qatar a exprimé sa reconnaissance à l'Iran pour l'aide que Téhéran accordait à ce pays. Avec l'interdiction de produits alimentaires de l'Arabie saoudite, le Qatar tend à dire qu'il n'est pas prêt à céder à la pression exercée par ce royaume. Pour gagner, l'Arabie saoudite et le Qatar tentent d'obtenir les faveurs de Washington. L'Arabie saoudite a acheté des armes pour des milliers de dollars auprès des américains pour les gagner à leur cause contre le qatar et l'Iran. Le qatar également tente d'avoir Washington avec lui. En pleine crise qui perdure entre l'émirat et l'Arabie saoudite, grand allié de Washington, le Qatar cherche lui aussi un soutien militaire. Washington semble être très à l'écoute. Le Qatar a proposé aux Etats-Unis de muscler leur présence militaire sur le territoire de l'émirat, indique un communiqué diffusé à l'issue du premier «dialogue stratégique» entre les deux pays, à Washington. «Les Etats-Unis saluent la proposition qatarie concernant l'élargissement des sites stratégiques sur les bases militaires américaines dans ce pays», précise le communiqué rendu public par le service de presse du département d'Etat américain. Lors des négociations, Washington et Doha ont également évoqué un paquet de contrats militaires déjà existants dont le montant s'élève à 24,7 milliards de dollars. Les deux pays ont en plus signé mardi des accords pour annualiser ce «dialogue stratégique» (le prochain aura lieu en 2019 à Doha), renforcer la coopération militaire sécuritaire et combattre le trafic d'êtres humains. Début juin, l'Arabie saoudite et ses alliés arabes ont rompu leurs relations avec le Qatar voisin et imposé un blocus économique strict à ce petit émirat, accusé de soutenir le «terrorisme» et de se rapprocher de Téhéran. Les premières réactions de Donald Trump, appellent Doha à cesser «immédiatement» de financer «le terrorisme». Le président américain évite de parler du soutien au terrorisme accordé par l'Arabie saoudite.