Plus d'une cinquantaine de personnalités, historiens, politiques, juristes, journalistes et cinéastes, ont demandé au président Emmanuel Macron de reconnaître la responsabilité de l'Etat français dans l'assassinat par l'armée française de Maurice Audin en juin 1957. «Le 11 juin 1957, pendant la bataille d'Alger, Maurice Audin, mathématicien communiste de 25 ans, était arrêté par les parachutistes du général Massu devant sa famille, avant d'être torturé. Le jeune assistant à la faculté d'Alger n'en est jamais revenu, et l'armée française a fait disparaître son corps», ont d'emblée rappelé les signataires de la lettre ouverte adressée au président Macron. Ils ont souligné que tous ceux qui ont travaillé sur cette «affaire» ont établi que Maurice Audin avait été torturé et assassiné par l'armée française, agissant dans le cadre des pouvoirs spéciaux votés par le pouvoir politique. Ils estiment, dans cette lettre ouverte dont une copie est parvenue à l'APS, que le moment est venu pour «des actes forts sur cette période de l'histoire», comme Emmanuel Macron en avait promis. Pour eux, la reconnaissance des sévices subis par Maurice Audin, puis de son assassinat par l'armée française «serait cet acte fort ( ) pour sa famille d'abord, qui attend depuis plus de soixante ans, mais aussi pour les milliers d'Algériens ‘'disparus''comme Maurice Audin de l'autre côté de la Méditerranée». «Des deux côtés de la Méditerranée, les mémoires algérienne et française resteront hantées par les horreurs qui ont marqué cette guerre, tant que la vérité n'aura pas été dite et reconnue», ont-ils soutenu, estimant qu'il est aujourd'hui «grand temps d'apaiser cette mémoire pour aller de l'avant».