Le changement de rythme pendant le mois sacré cause chaque année un grand nombre d'accidents de la circulation. Excès de vitesse et non-respect du code de la route à l'approche de l'heure de la rupture du jeûne sont entre autres des facteurs aggravants. Durant les quinze premiers jours du mois de Ramadan, des chiffres effrayants sont enregistrés par les éléments de la Protection civile. En effet, en cette période, 73 personnes ont trouvé la mort et 178 autres ont été blessées dans 74 accidents de la circulation à travers le territoire national, indique un bilan établi dimanche par les services de la Protection civile. Selon un communiqué rendu public, lors de la même période en 2017, la Protection civile avait enregistré 80 morts et 208 blessés, soit une baisse d'environ 4%. Parmi ces victimes on compte 68 hommes, 5 enfants et 0 femmes, alors qu'en 2017 la même source avait enregistré le décès de 52 hommes, 16 femmes et 10 enfants. Dans le même sillage, la protection civile a enregistré un recul dans le nombre de renversements avec 15 contre 31 en 2017, alors qu'une augmentation du nombre de collisions a été enregistrée avec 27 contre 24 en 2017. En outre, les mêmes services ont signalé un pic du nombre d'accidents à l'approche de la rupture du jeûne, c'est-à-dire entre 16h et 20h. Dans ce sillage, la Protection civile a précisé que le nombre le plus important de décès est enregistré à l'heure de sortie de travail, soit de 16h à18h, avec 15 morts, et de 18h à 20h avec 11 morts. Pour le responsable de communication de la Protection civile, le commandant Nassim Bernaoui, une grande partie des accidents est causée par les automobilistes qui ne respectent pas le code de la route et la distance de sécurité. Cependant, a-t-il poursuivi, d'autres accidents sont signalés suite au manque de vigilance et la fatigue, avant la rupture du jeûne. «Quelques heures avant la rupture du jeûne, les automobilistes essayent par tous les moyens d'arriver à temps à leur domicile. Ainsi, des excès de vitesse sont signalés à travers les routes du pays», a-t-il précisé. A ce propos, M.Bernaoui a fait savoir que la tranche d'âge de ces «chauffards» varie entre 19 et 34 ans. S'exprimant au sujet des transporteurs, notre interlocuteur a expliqué que dans leur cas, la cause principale des accidents est la fatigue due au grand nombre de navettes qu'ils font, d'une part, et un temps aussi court pour se reposer, d'autre part. En effet, pour ces chauffeurs, chaque minute qui passe sans travail est une perte d'argent. Par ailleurs, M. Bernaoui a fait savoir que pour éviter les risques d'accidents, il est recommandé de respecter le code de la route, éviter les excès de vitesse, le respect de la distance de sécurité et bien se reposer. Signalant le grand danger causé par ces facteurs, le commandant de la Protection civile a appelé les citoyens à plus de vigilance sur les routes, mais aussi recommandé de bien se reposer avant de prendre la route. Prévention routière Ayant pris connaissance des chiffres révélés par la protection civile, l'Association Tarik Essalama tire la sonnette d'alarme. Mohamed Lazouni, expert en prévention routière, a indiqué qu'une grande partie des accidents est causée par l'inconscience du chauffeur et le non-respect des lois. Pour M. Lazouni, les accidents sont principalement liés à divers facteurs, tels que l'excès de vitesse, la somnolence au volant, le non-respect du code de la route et la négligence de la vérification de l'état du véhicule, notamment pendant ce mois sacré. De ce fait, M. Lazouni a assuré qu'avant de prendre de nouvelles mesures, il faudra d'abord sensibiliser les automobilistes sur les risques qu'ils encourent sur la route. Dans le même sillage, il a préconisé l'organisation d'une formation en faveur des conducteurs, notamment les transporteurs de marchandises. Enfin, Mohamed Lazouni a appelé les automobilistes à être plus vigilants sur les routes et de ne pas prendre de risque pendant ce mois sacré.